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À 120 années-lumière, le reflet de notre solitude cosmique

Irène Adler

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Elle flotte là-bas, invisible à nos yeux, mais déjà capturée par les lentilles d’un télescope que l’humanité n’aurait pas su rêver il y a encore cinquante ans. K2-18b.

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Irène Adler
K2-18b. 


Une exoplanète qui n’a pas de nom, pas de visage, mais qui, depuis quelques jours, fait trembler les cœurs scientifiques de la planète. Car dans son atmosphère, les capteurs du télescope spatial James Webb ont peut-être capté l’inimaginable : des composés chimiques qui, sur Terre, sont exclusivement produits par des formes de vie.


Le sulfure de diméthyle. Une molécule organique émise ici par des algues microscopiques. 

Là-bas ? On ne sait pas. 

Et c’est justement ce vertige du « peut-être » qui relance la question la plus ancienne du monde : sommes-nous seuls ?


Mais avant même d’ouvrir le débat, une barrière se dresse : 120 années-lumière. Combien de milliards de kilomètres ? Combien de générations humaines pour atteindre cette destination ? Aucun cerveau, même armé de chiffres, ne peut réellement concevoir cette distance. On peut la modéliser, l’enseigner, la répéter. Mais la ressentir ? Impossible. 

L’univers est devenu trop grand pour l’imagination humaine.


« Le Big Bang est à la fois une origine et une énigme », disait Hubert Reeves. Et dans cette énigme, chaque réponse semble décaler un peu plus la frontière du mystère. Plus la science avance, plus elle valide une notion vertigineuse : l’éternité n’est peut-être pas une croyance, mais un constat. Une vérité physique, mathématique, sidérante.



🛰 Mais comment fait-on, exactement, pour sentir une molécule 
à 1 135 000 milliards de kilomètres ?


C’est là que la magie moderne opère. Ou la folie. Grâce à la spectroscopie infrarouge, le télescope James Webb observe la lumière d’une étoile au moment précis où une exoplanète passe devant elle — ce qu’on appelle un transit. Ce très léger contre-jour stellaire, presque imperceptible, traverse l’atmosphère de la planète et y est modifié par les gaz présents. Chaque molécule absorbe certaines longueurs d’onde : c’est sa signature. Son code-barres.


Le James Webb « lit » cette lumière modifiée, décompose ses couleurs et en déduit la présence possible de composés comme le sulfure de diméthyle. Dit comme ça, c’est de la magie de sorcier. En réalité, c’est une ingénierie de précision inouïe, doublée d’un appareil de mesure si sensible qu’il pourrait détecter une goutte de parfum dans une piscine olympique… depuis l’orbite lunaire.


Mais là encore, prudence. Car une signature chimique n’est pas une preuve. D’autres phénomènes non biologiques peuvent produire des molécules semblables. Et l’analyse actuelle repose sur des signaux faibles, entremêlés de bruits cosmiques, d’incertitudes statistiques, de modèles encore jeunes. On devine, on soupçonne, on espère. On ne sait pas.


Le philosophe Michel Serres parlait d’un changement d’échelle : « Nous vivons dans le temps des choses, pas celui des hommes. » K2-18b existe dans un autre temps. Elle n'est pas d'hier, ni de demain. Elle est dans le maintenant d’un ailleurs dont la lumière met 120 ans à nous parvenir.


Alors même si cette molécule dit « vie », que nous dit-elle d’autre ? 

Peut-être ceci : à force de chercher partout, même lorsque l’on trouve, on ne touche plus rien. 

La découverte ne devient qu’une confirmation de notre incapacité à rejoindre ce que nous appelons « le vivant ».


K2-18b ne répond pas à nos questions. Elle les rend plus aiguës. Elle fait de notre solitude une donnée astronomique. Il y a peut-être de la vie ailleurs, oui. Mais aucun signe qu’elle sache qu’on existe.


Et si c’était cela, le vrai choc : non pas apprendre que nous ne sommes pas seuls, mais découvrir que nous sommes insignifiants.

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