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Ils l’ont tous trahi : 50 ans contre De Gaulle

François Singer

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“La vieillesse est un naufrage”, disait-il. L’histoire aussi, parfois. Surtout quand ceux qui se prétendent héritiers se chargent eux-mêmes de saborder le navire.

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François Singer

Le 15 juillet 1974, Valéry Giscard d’Estaing entre à l’Élysée. 

Officiellement, c’est un changement de style. En réalité, c’est une rupture silencieuse : le gaullisme s’éloigne, la République glisse. 


Pompidou est mort quelques mois plus tôt. Même lui avait commencé à faire le malin, pour exister. Chaban-Delmas, fidèle parmi les fidèles, a été évincé. Et voilà que l’ancien ministre de l’Économie, tout droit sorti du cénacle centriste, prend le pouvoir avec ses costumes ajustés, sa calculatrice de poche, son sourire d’élève surdoué.


Ce jour-là, la modernité triomphe. Mais d’une impulsion à courte vue : gestionnaire, technocratique, amnésique. Et surtout, jalouse. Car le gaullisme ne s’est jamais transmis. Il s’est trahi, par envie, par calcul, par démagogie.



Ils l’enviaient plus qu’ils ne l’aimaient.


Ils ne l’ont jamais aimé. Ni respecté, ni compris. La génération de 68 l’a moqué, caricaturé, rejeté. Elle ne supportait ni sa stature, ni sa voix, ni son attachement à la France éternelle. Trop vieux, trop militaire, trop sûr de lui. Et pourtant, il voyait plus loin qu’eux tous.


La droite modérée, celle de Jean Lecanuet, le trouvait trop haut, trop raide, trop français.

La gauche mitterrandienne, elle, le haïssait en silence. Non pour ce qu’il faisait, mais pour ce qu’il incarnait : la légitimité, la hauteur, l’Histoire.

Et pendant ce temps, l’extrême droite OAS, celle de Jean-Marie Le Pen, lui tirait dessus à Clamart. Littéralement.


Le Parti communiste, paradoxalement, fut parfois plus honnête. Opposé, certes. Mais pas hypocrite. Il ne feignait pas l’admiration tout en détricotant l’œuvre. Ils combattaient De Gaulle parce qu’il incarnait une France qu’ils rêvaient autrement, mais ils ne mentaient pas sur leur camp. Ils étaient alors le parti de l’étranger, et le revendiquaient, levant le poing au son de l’Internationale plus qu’à celui de la Marseillaise.


L’extrême gauche, aujourd'hui encore, demeure fondamentalement francophobe : c’est consubstantiel. Simplement, les ouvriers ont disparu du cortège. Le prolétariat s’est évaporé, remplacé par l’intersectionnalité, les identités multiples, le wokisme. Le drapeau rouge s’est fait arc-en-ciel... ou palestinien. Et peu importe, si c'est antinomique. On peut être féministe et islamiste, universaliste et communautaire : on fait du marketing, on additionne les clientèles. Finalement, le capitalisme a du bon.


Enfin à l’autre extrémité, les nationalistes de pacotille osent aujourd’hui se dire “gaulliens”, oubliant qu’ils sont les fils de ceux qui voulaient le tuer. Voter pour eux, ce serait comme élire Brutus en hommage à César.



Trop grand pour la droite, trop libre pour la gauche.


Le gaullisme n’était pas un repli : c’était une élévation. Pas un réflexe de peur, mais un sursaut de grandeur. Et il ne se confondait jamais avec la haine.

Voilà pourquoi De Gaulle gênait tout le monde. Parce qu’il pensait en kilomètres, en siècles, en nations. Et qu’eux pensaient déjà en carrières, en sondages, en slogans.


L’air du temps voulait le balayer. Il représentait l’Histoire ; ils voulaient vivre “sans histoire”. Il croyait à l’effort ; ils croyaient au plaisir. Il parlait de destin national ; ils inventaient des slogans publicitaires. Il savait ce qu’il fallait transmettre ; eux inauguraient le droit d’oublier. Il disait “L’intendance suivra. Ce qui importe, c’est l’ordre dans le mouvement, et le mouvement dans l’ordre” ; eux "interdisaient d'interdire" !


C’est cette génération qui a gagné la guerre culturelle, celle du récit, des valeurs, de la mémoire... et fait perdre la France. Une génération prétentieuse, avide de modernité, et jalouse de quiconque lui rappelait qu’elle ne serait jamais grande. 


Il y avait dans le regard de François Mitterrand une jalousie tenace, presque pathologique : il voyait en De Gaulle ce qu’il n’avait jamais été. Lui n’était qu’un brillant stratège. Le Général, un géant.

L'Histoire, la vraie, est cruelle : De Gaulle fut l'Homme providentiel, celui qui avait été du bon côté. Mitterand, lui, était à Vichy. Avec Pétain. 


Dans les slogans de Cohn-Bendit, dans les rires faciles des pavés, dans cette haine du “vieux monde”, si confortable à brandir quand on est fils de bourgeois et qu'on avance en meute, il y avait déjà la bêtise satisfaite de ceux qui confondent la nouveauté avec l’intelligence.


Le Général n’était pas un homme de son temps. Il était plus que ça : un homme de la France. Ils ne lui ont jamais pardonné cela. 


Ceux qui vinrent ensuite, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron, ne firent qu’accompagner la pente, un peu plus vite, un peu plus loin. 


Ils l’ont donc remplacé. Non par un autre homme, mais par une ambiance. Le marché, l’Europe, l’image, le plaisir. Et la dette, surtout, pour tout acheter sans rien construire. Ils ont eu leurs micros, leurs ministères, leurs livres, leurs places. Mais ils ont détruit l’idée même de continuité.



Voyez ce qu’ils ont fait de l’héritage.


La dette publique, que De Gaulle méprisait comme une insulte à la dignité nationale ?

Multipliée par cinquante.

La sienne était pourtant celle de la reconstruction. Elle ne dépassait pas 15 % du PIB. Aujourd’hui, elle flirte avec les 115 %.


À son époque, le budget de l’État était équilibré.

Aujourd’hui, on emprunte pour rembourser les intérêts de ce qu’on a déjà emprunté.


La souveraineté nucléaire ? Fragilisée, négociée, alignée, bradée, vendue.

Pour un accord electoral, ici. Un strapentin européen, demain. 


La sortie de l’OTAN intégré ? Annulée.

Sarkozy a réintégré la machine sans même consulter le peuple.


L’Europe des nations ? Dissoute dans les décrets technocratiques de Bruxelles.

La diplomatie française ? Évaporée. 

La politique Arabe de la France ? Oubliée.


Et la langue française ?

Moquée. Ignorée. Sacrifiée. 


“La France ne peut être la France sans la grandeur.”


On a transformé une vision historique en carte de vœux d'un cabinet de sous-ministère. On a effacé les discours de Phnom Penh, d’Alger, de Québec, pour les remplacer par des éléments de langage. 



Ils ont tous prétendu.


Chirac, qui trahit Chaban, puis Séguin, et cite le Général tout en avalant Maastricht.

Sarkozy, qui cite De Gaulle mais réintègre l’OTAN, vend l’industrie, flatte les marchés.

Hollande... faut-il vraiment insister ? Rien dire serait encore la forme la plus charitable...

Macron, enfin, qui se regarde dans le miroir de Colombey mais fait l’inverse en tout. Lui ne trahit pas seulement De Gaulle : il trahit ce que De Gaulle incarnait : la France libre, digne, indépendante. Il ne la gouverne pas, il la travestit.

Il invente même lasouveraineté européenne”, cette absurdité sémantique, ce mensonge commode : on ne partage pas la souveraineté, on la prostitue.

Pourquoi ? Pour qui ?

Si ce n'est lui-même.


Il y eut pourtant un sursaut. En 1992, Philippe Séguin monte à la tribune de l’Assemblée. Seul contre tous. Il dénonce le traité de Maastricht. Il parle d’indépendance, de peuple, de destin commun.

Il ne gagnera pas. D'un rien, ce rien qui fait, 33 ans passés, notre néant.

Avec lui, le dernier souffle s’est éteint. Sans doute à jamais.


Aujourd’hui, ils marchent sur les ruines.

Ils appellent “gaullisme” un ton grave, un menton haut, une citation bien placée. Mais ils n’ont ni courage, ni vision.

Ils méprisent le peuple, contournent l’esprit des institutions, oublient la légitimité qui seule fonde l’autorité. Ils ne comprennent pas que le gaullisme n’était pas une posture : c’était une promesse.



La promesse exigeante d'un contrat passé avec le peuple


C’est bien pour cela qu’ils l’ont trahi.

Parce qu’ils ne pouvaient pas la suivre.

Parce qu’ils voulaient la place, non pour diriger la France, mais pour le faire croire.

Ils se sont illusionnés eux-mêmes de leurs propres chimères.


Ils ne voulaient pas la suivre, non.

Trop de comptes à rendre. Trop d’exigence. Trop de peuple.

La démocratie, pour eux, n’est plus qu’un habillage. Une procédure. Un alibi.

Ils s’embourgeoisent vite, ceux qui se croient modernes : un fauteuil, un badge, une interview bien cadrée...

La France, elle, demande plus qu'un passage au 20h.

Elle demande du souffle. Du temps long. De la mémoire.

Ils n’en ont pas.


“On ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. Ce n’est pas la politique qui fait la grandeur des choses, c’est la grandeur des choses qui fait la politique.”


Charles de Gaulle, conférence de presse du 27 novembre 1967


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