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Astérix en Lusitanie : 65 ans, pas une ride sous le casque

Igor Sifensarc

Un article de

C’est aujourd’hui, 23 octobre 2025, que paraît Astérix en Lusitanie, 41ᵉ album des aventures du plus célèbre des Gaulois.

Écrit par Fabcaro (le père d’Et si l’amour c’était aimer ?) et dessiné par Didier Conrad, il s’annonce comme un retour au voyage, à la bouffonnerie et à la potion magique qui rend la France hilare depuis 1959.

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Igor Sifensarc
C’est aujourd’hui que tout recommence


Les planches avaient été dévoilées en avant-première à l’Ambassade du Portugal à Paris, clin d’œil diplomatique à cette nouvelle destination : la Lusitanie d’hier, autrement dit le Portugal d’aujourd’hui.

Mais ce matin, place au grand bain : le livre envahit librairies, rayons et vitrines : tiré à cinq millions d’exemplaires dans le monde, traduit en plus de vingt langues, avec une promotion digne d’un film à grand spectacle.



Une potion signée Fabcaro & Conrad

Fabcaro, c’est la vivacité moderne, le sens de l’absurde et des dialogues à double détente.

Didier Conrad, c’est la main sûre, la fidélité graphique à Uderzo, mais avec un trait plus nerveux, presque cinématographique.

Leur premier duo, L’Iris blanc, flirtait avec la satire de notre époque ; celui-ci revient aux fondamentaux et c'est tant mieux : un étranger débarque au village, César trépigne, Panoramix s’inquiète, Obélix mange... bref, la France respire.

Les journalistes n’ont eu droit qu’à quelques extraits, jalousement protégés par l’éditeur, mais les planches aperçues évoquent une aventure ensoleillée, traversée de calembours à la sauce portugaise.



Le Portugal, nouvelle escale des Gaulois


Jamais encore Astérix n’avait posé le pied en Lusitanie.

Cette fois, l’appel vient d’un petit village menacé par Rome, là-bas, au-delà de l’Hispanie.

Le décor change : maisons blanchies à la chaux, oliviers, gorges rocailleuses, et, peut-être, un pêcheur nommé Bacalao Morus

On peut imaginer des dialogues qui feront mouche :

César : « Ils sont fous, ces Lusitaniens ! »
Obélix : « Non, juste têtus comme nous ! »

La Lusitanie devient ainsi le miroir méditerranéen du célèbre village armoricain : un territoire minuscule qui résiste, qui rit, et qui garde son accent.



Une success-story mondiale


Depuis Astérix le Gaulois, premier album paru en 1961, la série cumule plus de 400 millions d’exemplaires vendus, traduits dans plus de 110 langues et dialectes (y compris le latin, le corse, le breton et le picard).

C’est la BD francophone la plus lue de la planète.

Le tout-petit village armoricain s’est transformé en empire : films, dessins animés, jeux vidéo, produits dérivés, et même un Parc Astérix qui a accueilli cet été son 60 millionième visiteur.

Obélix n’y dit plus « Ils sont fous ces Romains ! » mais « Ils sont nombreux ces touristes ! »



La fabrique à légendes


Chaque album d’Astérix est un miroir déformant de la France :

Astérix en Corse exaltait la liberté ;

Astérix chez les Bretons célébrait la résistance stoïque ;

Astérix légionnaire raillait l’administration ;

Le Tour de Gaule annonçait déjà le TGV.

Avec Astérix en Lusitanie, c’est l’idée d’une Europe du Sud joyeuse et indocile qui prend le relais : celle où le soleil chauffe les mots d’esprit et où les frontières ne valent que pour rire.



Citations et baffes à volonté


La série est une anthologie du bon mot :

  • « Je ne suis pas gros, je suis juste un peu enveloppé ! » Obélix (Le Combat des chefs)
  • « Un Gaulois n’est jamais pressé, sauf quand il s’agit d’aller au banquet. » Panoramix (Astérix en Corse)
  • « Le ciel nous est tombé sur la tête, mais pas l’humour. » Obélix (Le Ciel lui tombe sur la tête)

Des phrases reprises dans les cours d’école, sur les plateaux télé, dans les discours politiques… Astérix est partout. Même le mot « irréductible » lui doit sa notoriété : avant lui, on disait simplement « têtu ».



L’empire d’un village


Le succès d’Astérix ne se limite plus à la BD.

Outre le parc d’attractions ouvert en 1989, la marque inspire une quantité astronomique de produits dérivés : montres, casques audio, sets de table, timbres, éditions de luxe, figurines en bronze et même un fromage corse baptisé Toutatis.

En 2024, Astérix était encore l’un des personnages les plus rentables de la pop culture européenne, devant Tintin et Lucky Luke.

Les chiffres donnent le tournis : plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires cumulé en licences depuis vingt ans. Une potion magique à base d’encre, d’humour et de nostalgie.



Et maintenant ?


Les lecteurs portugais découvrent ce matin leur traduction d’Astérix na Lusitânia, avec un enthousiasme prévisible : plusieurs librairies de Lisbonne ont organisé des « petits-déjeuners gaulois » à base de sanglier et de pastéis de nata !

En France, les libraires ressortent les casques ailés, les moustaches postiches et les piles d’albums d’occasion.

À l’heure où la bande dessinée cherche sans cesse son renouveau, Astérix rappelle une vérité simple : la vraie modernité, c’est de durer.



Et si, au fond, tout était là ?


Astérix ne promet pas de salut numérique ni de révolution narrative. Il promet un rire partagé, une satire qui ne fait pas mal, une tendresse pour les faiblesses humaines.


Et comme le disait déjà Goscinny :

« Les Gaulois résistent toujours. Ce n’est pas historique, mais c’est rassurant. »

Peut-être même, plus nécessaire que jamais.


Ne seraient-ils pas bien avisés de regarder de plus près certaines réussites, étonnantes, du Portugal ?

À commencer par leur manière de conjuguer fierté et modestie.


Le Portugal n’a pas besoin de grandes conquêtes pour exister : il s’illustre dans la durée, dans l’art patient de durer sans se perdre. Son équilibre économique post-crise, son dynamisme touristique, sa diplomatie tranquille, sa transition énergétique discrète mais exemplaire — autant de réussites qui contrastent avec les trébuchements de nos Gaulois contemporains.


Là où la France débat, le Portugal expérimente.

Là où nous dénonçons, il avance.


Ce n’est pas qu'un modèle, mais aussi une leçon. Une forme de résistance douce, presque stoïque : celle d’un petit pays qui, comme le village d’Astérix, préfère la cohérence à la gloire d'apparence.



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