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Beaujolais Nouveau : la fête qui cache de vrais grands vins

Aldrine Autrumay

Un article de

Chaque année, le troisième jeudi de novembre, la France fait semblant de redécouvrir la première gorgée du Beaujolais Nouveau. Fête populaire, opération commerciale, rituel automnal : le Nouveau revient, avec son goût de banane, ses soirées cavistes et ses débats à n’en plus finir. Pourtant, derrière ce vin déguisé comme un communiqué de presse, la région cache certains des plus grands crus rouges accessibles de France. Allons voir ce que raconte vraiment cette tradition.

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Aldrine Autrumay
Une tradition récente… devenue mondiale


Officiellement, c’est en 1951 qu’un décret autorise la vente anticipée des « vins nouveaux » de l’AOC Beaujolais. Avant cela, impossible de commercialiser avant le 15 décembre.

En 1985, l’État fixe la date au troisième jeudi de novembre pour harmoniser l’événement. Résultat : la première bouteille s’ouvre partout dans le monde le même jour, du Japon aux cafés lyonnais.

Dans les années 1980, l’élan est fou : plus de 65 millions de bouteilles partent chaque année, notamment vers l’Asie où le slogan « Beaujolais Nouveau is coming! » devient presque un rituel pop. L’un des artisans majeurs de cette mondialisation fut Georges Duboeuf, surnommé « le pape du Beaujolais ».



Le goût de banane ? Une histoire de chimie et de style


Pourquoi ce fameux parfum de banane, de bonbon anglais ou de fraise tagada ?

Ce n’est ni une plaisanterie ni un dosage : c’est l’effet de la fermentation semi-carbonique, typique du Gamay, qui produit des arômes amyliques.

Le scientifique Denis Dubourdieu (Université de Bordeaux) expliquait que ces notes provenaient de l’acétate d’isoamyle, molécule naturelle du vin jeune. Bref : c’est normal… mais cela ne plaît pas à tout le monde.

Les amateurs sérieux préfèrent souvent attendre les Beaujolais Villages, ou mieux : les dix crus.



Détracteurs, amateurs : une bataille culturelle


Chaque année, la critique revient comme les marrons glacés.

Pour les uns, le Nouveau est « une boisson de fête mais pas un vin ». Pour les autres, il incarne un moment démocratique : un vin simple, joyeux, fruité, pas prise-de-tête.

Dans les faits, sa part dans les ventes baisse : autour de 20 à 25 millions de bouteilles ces dernières années, deux à trois fois moins que dans les grandes heures !

Mais la fête résiste : Beaujeu, capitale historique, célèbre toujours ses Sarmentelles, tandis qu’à Tokyo ou Osaka, on remplit encore des baignoires de Beaujolais pour célébrer l’arrivée du millésime.



Et pourtant… les très bons vins du Beaujolais ne manquent pas


Voilà le vrai paradoxe : on débat du Nouveau, mais les meilleurs rapports qualité-prix du vignoble français se trouvent probablement ici.

Les dix crus - Morgon, Moulin-à-Vent, Fleurie, Brouilly, Chiroubles, Saint-Amour… - produisent des vins capables de vieillir 10 à 15 ans, certains même plus.

Un Moulin-à-Vent bien né rivalise sans rougir avec les Bourgognes du nord… pour deux à trois fois moins cher.

Le critique britannique Hugh Johnson écrivait :

« Le Gamay du Beaujolais est la preuve que la joie peut avoir de la profondeur. »

Mais chaque année, ce sont les bouteilles primeurs, faites pour être bues en trois mois, qui volent la vedette.



Une opération commerciale assumée


Soyons lucides : le Beaujolais Nouveau est une machine économique, parfaitement huilée.

L’Interprofession du Beaujolais ne s’en cache pas : le lancement d’un vin jeune permet de générer du cash rapidement après les vendanges, d’occuper le calendrier médiatique et de soutenir des milliers de cafés, restaurants, cavistes.

Les marges ? Variables. Mais un caviste confie souvent qu’aucune soirée de l’année ne rivalise avec le troisième jeudi de novembre en termes d’animation et de caisse.

C’est un Black Friday… enfin, un Red Thursday Third, version cavistes : moins de bousculades, plus de rires... et un verre à la main.



Conseils : que boire, avec quoi ?


Le Nouveau se boit frais : 12–14 °C, pas plus.

Frais, on vous dit. Pas glacé, pas tiède : frais.

C’est à cette température qu’il devient ce qu’il doit être : un vin bavard, juteux, qui claque comme un bon mot.


Accompagnements idéaux :

  • charcuteries lyonnaises (saucisson, Jésus, rosette),

  • fromages doux (Saint-Marcellin, Tomme, Cantal jeune),

  • poulet rôti ou grillades simples,

  • tartes salées, quiches, feuilletés,

  • châtaignes grillées, champignons d’automne,

  • et tout ce qui se partage sans cérémonie.


Les connaisseurs glissent souvent un conseil presque chuchoté :

« Si vous voulez vraiment découvrir le Beaujolais, prenez plutôt un Villages. »

Il y a une justesse, une maturité, une élégance que le Nouveau n’atteint pas.

Et bien sûr, rappel incontournable :

à consommer avec modération, même quand c’est frais, fruité et joyeusement gouleyant.



Parfum de bonheur


Derrière le folklore du Beaujolais Nouveau, c’est toute une région qui essaie de rappeler qu’elle vaut bien plus qu’un parfum de banane. Le Gamay y révèle une profondeur inattendue, et les crus du Beaujolais comptent parmi les vins les plus vibrants du vignoble français.

Alors oui, c’est aujourd’hui que le Beaujolais Nouveau arrive.

Mais si vous voulez célébrer le Beaujolais tout court… notre article bonus vous montre où se cache le vrai trésor.


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Dans le Beaujolais, on croit souvent tout connaître. Le Nouveau, la banane, les soirées cavistes… Et pourtant, la vraie richesse de la région se trouve ailleurs : dans ses crus, dix villages aux personnalités si distinctes qu’on pourrait presque leur attribuer des signes astrologiques.

Le Gamay s’y fait tour à tour nerveux, romantique, terrien, volubile ou méditatif.

Voici le Beaujolais comme on le lit rarement : vivant, incarné, bavard.

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