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Le vol d’Ursula von der Leyen entre faits et doutes...
Un incident, une accusation, et deux récits divergents.
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Un article de
Nicolas Guerté

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Samedi 31 août, l’avion de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en route vers Plovdiv en Bulgarie, a fait l’objet d’informations contradictoires. Bruxelles a parlé d’une “interférence GPS flagrante”, immédiatement attribuée à la Russie par les autorités bulgares. Mais les données techniques disponibles contredisent une partie de cette version.
Le récit officiel
Selon la Commission, le vol aurait été perturbé par un brouillage GPS d’origine extérieure. “La Russie a encore une fois mis en danger la sécurité aérienne”, a déclaré une porte-parole, laissant entendre que l’appareil avait dû recourir à des moyens terrestres de secours, voire aux “cartes papier”, pour se poser sans encombre. On frise là l’image des pionniers de l’aviation… sauf que c’est faux : un jet moderne n’est jamais dépendant d’une seule source satellitaire (GPS ou plus largement GNSS). En approche, il dispose toujours de systèmes de navigation de secours (ILS, VOR, DME), contrôlés par le sol et intégrés dans le cockpit, qui garantissent la sécurité même en cas de brouillage GPS.
Cette communication a pourtant été volontairement émise, et largement relayée par la presse européenne et internationale : Reuters, Associated Press, Sky News, The Guardian, Le Monde, Le Figaro, TIME, Al Jazeera… En moins de 24 heures, le récit “Russie → brouillage GPS → avion en danger” a fait le tour des rédactions, comme une évidence. Certains médias sont même allés jusqu’à évoquer une tentative d’intimidation politique, voire d’assassinat !
Ce que disent les données
Le site FlightRadar24, qui agrège en temps réel les données ADS-B des avions, a publié une analyse différente. Le vol, prévu pour durer 1 h 48, a finalement pris 1 h 57 : un écart de neuf minutes, loin des “tours d’attente d’une heure” mentionnés dans certaines dépêches. Surtout, le transpondeur a signalé du décollage à l’atterrissage une bonne qualité GPS (indice NIC “bon”). En d’autres termes : aucun signe clair de perte de positionnement satellitaire à bord.
L’incohérence
Comment expliquer ce décalage ? Une hypothèse technique est que les interférences aient visé non pas le récepteur GNSS de l’avion, mais les procédures d’approche basées sur le GPS au sol. Dans ce cas, la télémétrie de l’appareil reste “verte”, mais les contrôleurs préfèrent guider l’avion avec d’autres aides de navigation (ILS, VOR, DME). De là à parler de “cartes papier”, il y a un pas.
Ce que l’on sait, ce que l’on ignore
Ce qui est certain : un incident GNSS (Global Navigation Satellite System) a bien été évoqué par les autorités bulgares, dans un contexte où les brouillages se multiplient à l’Est de l’Europe depuis 2022. Ce qui reste à confirmer : l’ampleur réelle de la perturbation, son origine exacte, et son impact concret sur le vol.
Mais là où le récit dérape, c’est dans l’amplification. Parler d’une heure d’attente quand le vol n’a duré que neuf minutes de plus que prévu ; évoquer des “cartes papier” alors que l’appareil a reçu un signal GPS stable du décollage à l’atterrissage : autant d’excès qui alimentent la suspicion.
Oui, la Russie mène des campagnes de désinformation. Mais nous pensons, à TSVmag, que répondre par des récits approximatifs n’est ni une stratégie cohérente, ni une arme efficace.
Au lieu de dissiper le brouillard de guerre électronique, ces emballements créent un autre brouillard : celui du doute permanent. Et quand le doute remplace le doute, la vérité reste elle aussi… en circuit d’attente.
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