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La France marche à l’envers

Nicolas Guerté

Un article de

Partout, des panneaux de ville retournés. Un signe dérisoire, mais terriblement juste : la France marche à l’envers. Depuis la dissolution de 2024, fruit d’une décision impulsive, tout semble inversé : les minorités gouvernent, les majorités se taisent, et la démocratie s’invoque comme une formule magique pour éviter d’en respecter le sens.

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Nicolas Guerté

Partout, à l’entrée des villages, sur les routes départementales et les chemins de traverse, les panneaux sont à l’envers. Le geste vient du monde rural, de ceux qu’on entend peu mais qui voient tout : un signe de ras-le-bol, une manière simple et silencieuse de dire que le pays tourne à rebours. Comme un cri de bon sens populaire face à l’aveuglement idéologique et technocratique de nos élites, qui confondent la France réelle avec ses directives européennes. Ces panneaux retournés sont devenus le miroir d’une démocratie désorientée, pire encore, inversée.


Car depuis la dissolution de 2024, tout semble fonctionner à rebours. Une décision prise dans un moment d’humeur, un geste d’autorité qui devait redonner sens et souffle, a débouché sur une impasse dont la France ne sort plus. Le président, déçu du résultat des européennes, a cru bon de dissoudre l’Assemblée. Par réaction, par calcul, ou par colère... le résultat est là : depuis, la démocratie française marche à l’envers.


Un pouvoir minoritaire gouverne au nom d’une majorité introuvable. Le « socle commun », ainsi baptisé par ironie ou inconscience, repose sur un vide. Ce n’est pas un socle, c’est une planche branlante posée sur les ruines d’une confiance civique. On gouverne à coups de compromis internes, de votes arrachés, de ministres éphémères. Sébastien Lecornu, douze heures après avoir nommé son gouvernement, a dû démissionner… ce n’est plus un socle, c’est du sable mouvant. Une plage d’ego où chacun trace son nom avant que la marée ne l’efface.


Douze heures, après vingt-six jours de tractations, de calculs et d’atermoiements, pour finir par nommer les mêmes visages, lestés des mêmes promesses vides. Le temps d’une nuit d’insomnie pour la République... et d’un réveil sans lendemain.


Au nom de la démocratie ?

La même semaine où la nation s’apprête à panthéoniser Robert Badinter, symbole d’une rigueur intellectuelle rare : celle qui refuse la contradiction entre le principe et son application. Badinter rappelait qu’on ne peut pas condamner le crime en le reproduisant, qu’on ne répare pas une faute en la rééditant sous couvert de justice. 


De la même manière, on ne peut pas défendre la démocratie en la suspendant !

Soit certains partis ont le droit de se présenter, et ils relèvent alors de l’arc républicain ; soit ils n’en ont pas le droit, et la République dispose des outils pour les interdire. Mais on ne peut pas, par calcul ou par peur, brandir la démocratie pour en contourner la pratique.


C’est cette incohérence-là, précisément, qui achève de retourner le pays : quand les principes cessent d’être des repères.

De Gaulle, lui, était parti : sans attendre, sans hésitation, parce que cela allait de soi. Il incarnait encore l’idée qu’on ne gouverne pas contre le peuple.

Macron est resté. Autre temps, autres mœurs : désormais, on s’accroche au pouvoir comme à une bouée dans une mer d’indifférence, en espérant que le courant finira par changer de direction.



Trop tard, trop lâche, trop tordu.

À force de ruser avec les principes, ils ont fini par se retourner contre ceux qui les manipulent. Car la démocratie n’est pas un paravent : c’est un miroir. Et aujourd’hui, il renvoie l’image inversée d’un pouvoir qui prétend incarner la raison tout en bafouant le bon sens.


Comme si la démocratie consistait à priver le peuple de ce qu’elle promet : la représentation de sa volonté. Ceux qui se disent les garants de la démocratie en sont devenus les geôliers. Ils invoquent la lutte contre les extrêmes pour justifier la confiscation du choix. On ne gouverne plus avec le peuple, mais contre lui, sous prétexte de le protéger de lui-même. C’est le paradoxe français : la République se drape dans la peur du peuple pour mieux lui ôter la parole. 


Et pendant que les politichiens (pour reprendre le mot de De Gaulle) font leur tambouille et vont à la gamelle, les panneaux des villages, eux, continuent d’être retournés. Un geste dérisoire ? Peut-être. Mais il dit plus que mille sondages. Il dit l’exaspération tranquille, la fatigue civique, la certitude que le bon sens s’est égaré : la justice qui combine, les hôpitaux qui étouffent, l’école qui s’effondre, les routes qui se dégradent, les promesses qui s’évaporent.


La France marche à l’envers parce que son pouvoir regarde derrière lui.

Le président ne gouverne plus : il se contemple. Il ne souhaite pas qu’on détricote sa politique, son œuvre, son ego. Et tant que l’on prétendra gouverner au nom d’une majorité qui n’existe plus, tant que l’on confondra légitimité et persistance, tant que l’on brandira la démocratie pour en éviter le verdict, le pays continuera de tanguer.


Ces panneaux renversés n’ont pas besoin d’être redressés. Ils disent ce que chacun voit : un pays qui chancelle faute de cap, une République qui confond la manœuvre avec la grandeur. 


“La France ne peut être la France sans la droiture de ceux qui la servent.”


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