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2050 : la science en quête de confiance

Aldrine Autrumay

Un article de

Chaque 10 novembre, la Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement rappelle que la connaissance n’est pas un privilège, mais une responsabilité collective. En 2025, le thème choisi par l’UNESCO - « Confiance, transformation et demain : la science dont nous avons besoin pour 2050 » - sonne comme un aveu. Car la confiance, jadis implicite, se délite. On doute des vaccins, des chiffres du climat, des modèles économiques, des algorithmes de santé. Or sans confiance, la science ne peut ni convaincre ni protéger ; elle devient une rumeur de plus dans le brouhaha des opinions.

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Aldrine Autrumay
Le poids de la confiance

« Ce n’est pas la science qui crée la confiance, c’est la confiance qui rend la science possible », écrivait le philosophe Karl Popper. Cette phrase résume le paradoxe actuel : jamais l’humanité n’a disposé d’autant de savoirs, et jamais elle ne s’en est tant méfiée. Selon une étude du Pew Research Center (2024), seuls 43 % des Américains estiment que les scientifiques sont « les mieux placés » pour orienter les décisions publiques. En Europe, une enquête du programme Horizon 2020 montre que 78 % des citoyens jugent les chercheurs compétents, mais à peine plus d’un sur deux les croit vraiment désintéressés.


L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) confirme cette fracture : la confiance envers les institutions scientifiques suit la même courbe que celle envers les gouvernements, descendante. Quand la vérité devient affaire de popularité, la science perd son socle : l’adhésion éclairée.



La transformation en marche

« L’humanité ne se divise pas entre ceux qui savent et ceux qui ignorent, mais entre ceux qui cherchent et ceux qui croient savoir », rappelait Hubert Reeves. Cette phrase éclaire le second mot du thème : transformation. Ce n’est pas seulement la science qui change ; c’est la société qui la force à se redéfinir. L’intelligence artificielle, la biologie de synthèse, la fusion nucléaire ou la géo-ingénierie déplacent les frontières de la morale autant que celles de la matière. Dans 68 pays interrogés par la revue Nature Human Behaviour (2025), 83 % des sondés réclament que les scientifiques communiquent davantage avec le public : la recherche ne peut plus se contenter de publier, elle doit dialoguer. La transformation devient donc politique : comment continuer à innover sans rompre le lien avec ceux pour qui l’on innove ? 




L’horizon 2050

« La science est essentielle à la construction de la paix, car elle offre des solutions durables aux défis contemporains », déclarait Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, lors du lancement de la Décennie internationale des sciences pour le développement durable (2024-2033).

Dans ce cadre, le 10 novembre 2025 prend la forme d’un rendez-vous mondial : penser la science comme une diplomatie. L’enjeu : que la recherche cesse d’être une compétition pour redevenir un langage commun. Les grands projets collectifs - de l’ITER (Le réacteur thermonucléaire expérimental international) à la mission européenne sur le climat - montrent la voie : le progrès n’a de sens que s’il est partagé. Mais l’horizon 2050 n’est pas qu’un calendrier ; c’est une mise à l’épreuve morale. Que vaudra une science capable de prolonger la vie si elle ne sait plus donner de raison d’espérer ?



Une science ré-humanisée

La confiance n’est pas un protocole : c’est un lien. La transformation n’est pas un mot : c’est une responsabilité. Et le futur n’est pas une ligne droite : c’est un pari collectif. Pour réconcilier la science et la société, il faudra retrouver ce que Gaston Bachelard appelait « la lenteur patiente de l’esprit scientifique ». Accepter le doute, la nuance, la contradiction. Ouvrir les données, partager les résultats, enseigner la méthode plutôt que l’opinion.


En matière de science, il en est comme pour l’art et le journalisme : la dépendance - quand ce n’est pas la chasse - aux subventions a perverti durablement la recherche de la vérité. Ce n’est pas seulement la connaissance qui s’en trouve biaisée, mais la confiance même du public, lassé de ne plus savoir qui parle : le chercheur, le financeur ou le communicant.


Faire de la science non un spectacle, mais une conversation : voilà sans doute la plus belle mission qui incombe aujourd’hui aux médias. Mais en sont-ils encore capables ? Trop souvent, la logique de vitesse l’emporte sur celle de la clarté. Même dans la lutte contre les fake news, la presse emprunte parfois les mêmes ressorts émotionnels que ceux qu’elle prétend combattre : indignation, exagération, simplification. Le temps long de la pédagogie, lui, demande patience et rigueur. Il suppose d’expliquer sans infantiliser, de douter sans désorienter, d’éclairer sans dominer.


C’est ce journalisme-là, utile, clair, non moralisateur, qu’il faudra réinventer si l’on veut que la science retrouve sa voix... et que le citoyen retrouve confiance. La lassitude croissante face au catastrophisme écologique en est la preuve : à force de vouloir alerter, on finit par nourrir la défiance.



Science sans conscience n'est que ruine de l'âme


« La science est un acte de foi, non en Dieu, mais dans l’intelligence de l’homme », écrivait Jean Rostand. En 2050, il ne s’agira plus de savoir ce que la science pourra faire, mais de choisir ce que l’humanité voudra en faire. La connaissance restera le plus grand pouvoir ; encore faut-il qu’elle inspire, qu’elle relie, qu’elle apaise. Sans confiance, la vérité ne sauve plus : elle se fane.



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