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Les chiens le font bien ? Et si c’était une femme ?

Luna Myriandreau

Un article de

À Paris, un homme filmé en train d’uriner contre un arbre a été interpellé par la police. La séquence, publiée sur X, a fait le tour des réseaux : rires, indignations, comparaisons avec les chiens. Mais derrière l’anecdote se cache un symptôme plus profond : celui d’une perte civilisationnelle.

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La vidéo, publiée le 17 septembre a cumulé plus de 300 000 vues en quelques heures. On y voit un homme, pantalon ouvert, se soulager contre un tronc d’arbre, avant que plusieurs policiers ne viennent l’encadrer.

Le commentaire accompagnant la vidéo résumait, non sans ironie :


« Un homme interpellé pour avoir pissé sous un arbre à Paris.

À la fin de la journée, 40 chiens auront pissé dessus en toute légalité. »


Sous le post, les réactions se sont enchaînées : certains ont crié à “l’atteinte à la pudeur”, d’autres ont relativisé en invoquant l’argument canin. Mais une question demeure : et si la scène avait montré une femme accroupie, jupe baissée? Aurait-on encore parlé de geste “naturel” ? L’indulgence masculine a bon dos.


Et beaucoup de réactions ont repris ce parallèle canin : “les chiens le font bien…”. 

Argument grotesque. Les chiens urinent en rue, certes, mais ils défèquent également, se reniflent le derrière et même s’accouplent aussi sans gêne, en public. Alors, pourquoi ne pas pousser l’imitation jusqu’au bout ?

À moins de considérer que la civilisation humaine ne soit qu’un vernis… aussi fragile qu’une fermeture éclair !



Vulgarité et odeur : l’indécence ordinaire


Que l’on soit contraint, en certaines circonstances, d’uriner dans un sous-bois, soit. En rase campagne, lors d’une randonnée ou d’une longue étape cycliste, la nature impose ses lois. Mais en pleine ville, dans un parc municipal ou sur un camping, le geste n’est plus une nécessité : il devient une vulgarité. La banalisation du pipi sauvage, c’est l’acceptation d’une muflerie quotidienne qui salit l’espace commun : odeurs tenaces, auréoles jaunâtres, flaques piétinées par les passants et parfois par les enfants.


Et puis, il y a le geste, d'une grossière impudence : se découvrir en pleine rue, s’exhiber, considérer que l’espace collectif peut accueillir ses besoins les plus intimes. C’est cela, la véritable indécence. 



La loi est claire


En France, uriner dans la rue est puni par une contravention de 4ᵉ classe (article R.632-1 du Code pénal). Montant : 135 € d’amende forfaitaire, pouvant atteindre 750 €. Le texte vise les dépôts et déversements “d’eaux usées”. Et c’est bien de cela qu’il s’agit : un petit jet personnel qui finit par inonder la dignité collective.


Mais la frontière est mince : si le geste prend une tournure obscène, ou s’il est accompli devant des enfants, il peut relever du délit d’exhibition sexuelle (article 222-32), passible cette fois d’un an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende



Et ailleurs ?


  • États-Unis : uriner en public est considéré comme “public indecency”. Dans certains États, l’amende dépasse 500 dollars et peut même conduire à une inscription au registre des délinquants sexuels.

  • Allemagne : le “Wildpinkeln” coûte en moyenne entre 35 et 100 euros, jusqu’à 5 000 euros pour un monument. Berlin est saturée de toilettes automatiques : le problème y est anticipé.

  • Japon : inconcevable. L’odeur, la honte, la perte de face : personne n’oserait. La propreté est une religion, et l’espace public, un temple.


Le GéOptimiste, témoin excédé


Les bonhommes me font honte”, raconte le GéOptimiste. “Combien de fois ai-je vu, lors de mes voyages en Europe, ces gougnafiers sortir leur petit, tout petit engin, et uriner sur une haie à moins d’un mètre d’un voisin. Et je crains d'avoir à ajouter que ce sont souvent des Français. Tous disposent pourtant de toilettes dans leur véhicule, quand ce n’est pas un bloc sanitaire à cent mètres !

Un aveu désabusé : ce n’est pas un manque de moyens, c’est un manque d’éducation.



Les Romains, plus raffinés que nous


Les Romains avaient réglé la question : les vespasiennes. Des urinoirs publics, entretenus, assumés, où l’urine elle-même servait à l’artisanat. Vespasien en avait fait une taxe, concluant par la formule restée célèbre : “L’argent n’a pas d’odeur.” Ironie de l’histoire : nos trottoirs, eux, en ont.



Un symptôme de décivilisation


Ce qui choque dans la séquence parisienne n’est pas la biologie - chacun a une vessie - mais l’abandon des codes sociaux. Uriner en pleine ville, c’est refuser la civilité, c’est renoncer à la civilisation. Et ceux qui ne s’en rendent pas compte, qui relativisent, qui ricanent, ne sont-ils pas les premiers à préparer l’excuse de toutes les indécences… avant de pester contre le cycliste pressé, les rodéos sauvages, les prières de rue, que sais-je encore ? Deux poids, deux mesures : l’incivilité devient toujours insupportable quand elle vient des autres.


Une société ne se juge pas seulement à ses cathédrales, mais aussi à ses toilettes !



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Petite histoire de l’urinoir
Petite histoire de l’urinoir

On pourrait croire que le “pipi sauvage” est une invention moderne, née de l’ivresse urbaine et du mépris des règles. C’est faux. Depuis que l’homme est homme, il urine. La seule question est : où, et comment ? Et c’est là que commence la civilisation.

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