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Les huit visages du 8 septembre

Igor Sifensarc

Un article de

En cette fin d’après-midi de septembre, l’Assemblée devient théâtre : regards lourds, invectives, journalistes empressés. Vers 18 heures, le vote de confiance de François Bayrou peut tout faire basculer. Huit scénarios s’ouvrent alors, de la victoire fragile au séisme institutionnel.

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Igor Sifensarc
Prologue : 15 h, l’hémicycle


La salle est pleine comme aux grandes heures. Les députés transpirent sous les ors ternis par la poussière et les projecteurs.

Un parfum de vieux cuir et de sueur se mêle au froissement nerveux des dossiers. Les journalistes, collés contre la balustrade, pianotent sur leurs téléphones, guettant chaque froncement de sourcil.

François Bayrou s’avance, visage pâle, voix posée. Il parle d’austérité, d’efforts nécessaires. Les bancs bruissent de soupirs, de sarcasmes.

Dans les travées, on calcule, on compte et recompte : quelques voix suffiront à sauver ou à faire tomber la maison.



Scénario 1 : La victoire claire

Le dépouillement s’achève. Un murmure d’abord, puis un souffle collectif : la majorité est acquise.

Les partisans se redressent, se toisent, presque surpris d’avoir gagné. Bayrou esquisse un sourire, fugace, vite maîtrisé. Il sait que la victoire, ce soir, n’est qu’un répit.

Dans les couloirs, les journalistes courent, micro tendu, mais déjà les syndicats et les rangs LFI hurlent : « Rendez-vous le 10 ! »

À l’Élysée, Macron regarde le ciel : un rayon de soleil perce le ciel parisien. Mais tous le savent : l’éclaircie ne durera pas.

👉 15 %

Possible si quelques abstentions ou ralliements socialistes, centristes et républicains offrent une majorité nette. Mais l’ambiance générale rend ce succès franc peu probable.



Scénario 2 : La défaite nette


Le silence précède l’explosion. Quand les chiffres apparaissent, l’opposition se lève d’un bloc, applaudit à tout rompre. Des « enfin ! » fusent, des invectives éclatent, on s’insulte presque.

Bayrou reste assis, le visage raviné. Ses doigts tapotent nerveusement sur le bois.

Dans les travées macronistes, certains détournent les yeux, honteux.

À l’Élysée, déjà, les conseillers griffonnent sur des feuilles humides de sueur : dissolution ou nouveau Premier ministre ?

La pluie commence à tomber sur la cour, martelant les vitres comme une ponctuation cruelle.

👉 25 %

Très plausible : l’opposition est soudée et déterminée à faire tomber Bayrou. Ce serait la lecture la plus simple et brutale du rapport de force.



Scénario 3 : La défaite courte, bricolage assumé


Les résultats tombent : défaites, mais de peu. Un frisson parcourt l’hémicycle : le pouvoir chancelle, mais ne s’effondre pas.

Dans les couloirs, des conciliabules éclatent : « On peut tenir », « Un remaniement vite », « On sauve la face ».

Bayrou, les lèvres serrées, accepte l’humiliation de rester. Les regards se croisent : cyniques, lassés.

Un Premier ministre survivant, recousu à la hâte, comme un pantin rafistolé.

Dehors, les pavés humides brillent sous les lampadaires : l’image d’un pouvoir qui marche en équilibre sur une chaussée glissante.

👉 20 %

Un échec de justesse pourrait inciter Macron à garder Bayrou malgré tout, avec un remaniement minimal. Une survie artificielle mais réaliste.



Scénario 4 : L’abstention massive


L’Assemblée bruisse d’un étrange silence. Peu de « non », mais guère de « oui ». Les abstentions tombent comme une pluie tiède.

Bayrou survit, mais sans gloire. On l’applaudit mollement, plus par réflexe que par conviction.

Dans les rangs, certains ricanent : « Voilà notre zombie. »

Les journalistes, perplexes, se lancent dans des directs confus : « Le gouvernement passe, mais affaibli… »

La chaleur de la salle devient moiteur suffocante : ce soir, la survie a l’odeur fade d’un air confiné.

👉 10 %

Certains députés préfèreraient ne pas endosser la responsabilité d’une chute. Ce scénario offrirait une victoire technique mais très fragile. L'immobilisme en marche !



Scénario 5 : La dissolution immédiate


À peine la défaite prononcée, Macron surgit, grave : « Je rends la parole au peuple. »

Un frisson parcourt l’Assemblée, puis les couloirs s’emplissent de cris, d’exclamations. « Dissolution ! Dissolution ! »

Les journalistes se ruent dehors, brandissant leurs micros comme des armes. Paris vibre, la campagne électorale s’improvise dans les cafés, sur les trottoirs, dans les taxis.

L’air sent la poussière et la colle des affiches qu’on installe à la hâte.

Un automne fiévreux commence : la France entière entre en campagne.

👉 15 %

Arme gaullienne que Macron pourrait dégainer s’il veut reprendre l’initiative. Risqué, mais pas exclu dans sa logique de verticalité. Le problème : il a déjà précipité la France dans le chaos en prétendant offrir une clarification. Osera-t-il rejouer la même partition, au risque de transformer la tempête en ouragan ?



Scénario 6 : Le gouvernement technique


Bayrou tombe, mais Macron joue une carte imprévue : un haut fonctionnaire, costume gris, voix neutre, est nommé.

Dans l’hémicycle, l’annonce tombe comme un coup de tonnerre étouffé.

Pas de triomphe, pas de drame : une étrange paix, glaciale.

Les députés soupirent, certains se moquent, d’autres, bien contents de conserver leur siège, s’en accommodent.

Un parfum de bureaucratie plane, comme si la République s’était changée en salle de conseil d’administration.

👉 5 %

Un profil neutre nommé pour calmer le jeu : plausible sur le papier, mais inédit sous la Ve République et peu compatible avec l’ego présidentiel. Calmer, vraiment ? Quand on voit, parfois à juste titre, comment la technocratie a confisqué la démocratie dans l’esprit des Français… ce scénario ressemblerait moins à un apaisement qu’à une provocation.



Scénario 7 : Le coup de théâtre


18 h 12. Bayrou se lève, reprend la parole.

« Je ne leur offrirai pas le plaisir de me faire tomber. Je vous avais convoqués pour un vote, je vous en libère. Je pars avant. »

Un brouhaha éclate aussitôt : cris, huées, applaudissements mêlés. Les journalistes se précipitent, renversant des gobelets de café dans leur course.

Le vote n’aura pas lieu : Bayrou s’en va, maître de sa sortie.

Il prend tout le monde de court, Macron y compris.

On parlera longtemps de cette fuite : panache ou lâcheté ?

La salle, moite, reste hantée par le vide laissé sur les bancs.

👉 7 %

Bayrou pourrait refuser l’humiliation et claquer la porte avant le scrutin. Hypothèse romanesque, mais pas incompatible avec son tempérament. C'est têtu et orgueilleux un béarnais : il préférerait partir debout plutôt que s’effondrer assis.



Scénario 8 : La démission présidentielle


Tard dans la nuit, l’Élysée s’illumine. Macron apparaît, visage blême, voix presque brisée :

« Je constate la rupture entre le peuple et ses institutions. Je quitte mes fonctions. »

Les journalistes hurlent, les téléphones crépitent, les rues de Paris s’emplissent de clameurs.

Un séisme politique.

Certains crient à l’héroïsme gaullien, d’autres à la fuite en avant.

Sous les nuages lourds, la capitale retient son souffle. La France entre dans l’inconnu.

👉 3 %

Extrême, quasi inimaginable. De Gaulle l’avait fait...

C’est ce qu’il aurait dû faire en septembre dernier, une fois les Jeux olympiques passés, pour éviter à la France de perdre sur à peu près tous les tableaux depuis un an : économie, diplomatie, cohésion sociale, etc.

Tentation rare, mais pas totalement exclue : le seul scénario qui redonnerait de la force et de l’intégrité à l’esprit et à la lettre de la Cinquième République.



Épilogue : Nuit blanche


Les députés s’égarent dans les couloirs, visages défaits, chemises froissées.

Les journalistes, ivres de fatigue et d’adrénaline, balancent des titres à la volée, comme des joueurs de dés.

Paris s’endort, moite, bruyante, pleine de murmures.

Et l’Histoire, ce soir-là, a trouvé huit façons d’écrire la même nuit.


Et vous, lecteur, lequel de ces scénarios préférez-vous ? Lequel croyez-vous ?




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