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đŸŽ™ïž “Une minute de silence
 et trente ans de surditĂ©â€

François Singer

Un article de

Silence Ă  midi. Encore. Mais Ă  force de ne plus entendre ceux qui criaient Ă  l’aide, c’est la RĂ©publique elle-mĂȘme qui est devenue sourde. Sourde-oreille aux professeurs insultĂ©s, aux Ă©lĂšves dĂ©scolarisĂ©s, aux surveillants poignardĂ©s. Et quand enfin elle parle, elle confond le bruit et le courage.

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François Singer

Il y a des mots qu’on n’ose plus prononcer. AutoritĂ©. Respect. Ordre


Trop de syllabes à consonance droitiÚre pour une gauche sans mémoire, et une droite sans voix. Et pourtant, au nom de quoi ces principes seraient-ils suspects ?


Depuis quand l’idĂ©e qu’un maĂźtre soit respectĂ© est-elle devenue une posture rĂ©actionnaire ? 

Depuis quand la nĂ©cessitĂ© de tenir tĂȘte aux violences scolaires est-elle l’apanage des extrĂȘmes ?


Jean-Pierre ChevĂšnement, dont l’histoire dira un jour qu’il avait souvent raison trop tĂŽt, parlait dĂ©jĂ , Ă  la fin des annĂ©es 1990, de sauvageons. On le traita de tous les noms. Mais l’époque qu’il nommait Ă©tait en gestation. Elle est lĂ , dĂ©sormais. Et elle poignarde.


“Le fascisme, ce n’est pas l’ordre, c’est le dĂ©sordre”, Ă©crivait Jean Daniel. Il n'Ă©tait pas un homme de doite. Il savait, lui, que l’autoritĂ© n’est pas une tare mais un rempart. Que le refus de la loi, l’organisation du chaos, le culte de la violence, voilĂ  les visages vĂ©ritables du totalitarisme.


Pas les hussards noirs de la République, pas ceux qui transmettaient les mots de la langue et la fierté du drapeau.



OĂč est passĂ©e cette gauche-lĂ  ?


Celle de la fermeté républicaine. Celle qui savait que la sécurité, la justice, la clarté des rÚgles sont les conditions du progrÚs. Celle qui ne confondait pas pédagogie et permissivité, éducation et abdication.


Aujourd’hui, elle bredouille. Elle gĂ©mit. Elle dit que “c’est complexe”. Elle demande des cellules de soutien psychologique. Et elle vote, parfois, pour ceux qui veulent renverser la table plutĂŽt que la redresser.



Alors oui, une minute de silence.


Mais surtout trente ans de bruit inutile.

Des commissions. Des colloques. Des rapports enterrĂ©s. Des chaĂźnes d’alerte qui n’en Ă©taient pas.

Et au bout, toujours, la mĂȘme phrase : “il ne prĂ©sentait pas de signe inquiĂ©tant”.


Mais le signe inquiĂ©tant, Madame la Ministre, c’est peut-ĂȘtre vous.


Vous qui, avant d’ĂȘtre ministre de l’Éducation depuis quelques mois, avez Ă©tĂ© ministre du Travail, des Transports, de la Transition Ă©cologique et mĂȘme PremiĂšre ministre. Et prĂ©fĂšte avant tout cela. On ne peut pas dire que vous passiez lĂ  par hasard !


À chaque poste, vous avez lu, signĂ©, validĂ©, tranchĂ©. Vous Ă©tiez lĂ . Partout. Depuis longtemps. Vous qui osez dire : "On ne doit ni lĂ©gifĂ©rer Ă  chaud, ni dans l'Ă©motion".


Et aujourd’hui, vous voilĂ  qui parlez d’émotion collective, sans une once de flamme dans la voix, et proposez (Ă  tiĂšde) d’interdire les couteaux

Affligeant. Zéro pointé !



Méfiez-vous des seconds couteaux


Car le vrai danger, vient toujours des seconds couteaux. Ceux qui, au cƓur du pouvoir, avancent masquĂ©s derriĂšre les grandes causes, protĂšgent l’illusion, multiplient les notes internes et les confĂ©rences de presse sans jamais rien bĂątir.


Vous ĂȘtes de ceux-lĂ , Madame.

Un second couteau de la RĂ©publique, mais si bien placĂ© pour enterrer ce qu’elle a de plus noble.


Vous incarnez cette gĂ©nĂ©ration de gestionnaires qui ont remplacĂ© la conviction par le commentaire, la vision par le vocabulaire, l’autoritĂ© par l’affichage.

Qui préfÚrent interdire les couteaux plutÎt que faire aimer la rÚgle.

Qui brandissent l’exception sĂ©curitaire pour mieux dissimuler leur renoncement Ă  l’autoritĂ© Ă©ducative


Il faut dire que vous ne cherchez pas Ă  traiter la racine du problĂšme. Vous prĂ©fĂ©rez le contour. L’effet d’annonce. 



L’illusion du geste.


Et comment s’en Ă©tonner, Madame la Ministre, quand vous n’avez pas d’enfants. Pas plus que votre prĂ©sident. Ni mĂȘme votre prĂ©dĂ©cesseur.

Ce n’est pas un reproche personnel. C’est un fait qui devient politique.


Car comment comprendre l’effondrement silencieux de l’autoritĂ© parentale, comment sentir ce qui se joue dans une salle de classe, quand on n’a jamais tenu un enfant par la main ?


Le dernier gadget en date, annoncĂ© par le prĂ©sident, soufflĂ© avant lui par Gabriel Attal, ministre de l’Éducation le temps d’une story, c’est l’interdiction des rĂ©seaux sociaux pour les moins de 15 ans


Encore du théùtre. Encore un rideau de fumĂ©e. 

Encore un symptĂŽme traitĂ© au scalpel mĂ©diatique, pendant que la gangrĂšne gagne. 


FrĂ©quenter sa maitresse, au mĂȘme Ăąge, reste-t-il permis ? 

Surtout, ne pas regarder la vĂ©ritĂ© en face. Surtout, continuer Ă  faire l’autruche. 



Et si, pour une fois, le silence venait vraiment d’en haut ?


Une minute de silence, oui. Mais suivie d’une heure de vĂ©ritĂ©, d’une loi utile, d’un acte fort.


Pas une Ă©niĂšme annonce dĂ©magogique de portiques, de brigades ou d’IA de surveillance.

Pas encore une dĂ©pense massive, spectaculaire et inefficace, incapable de dĂ©tecter un simple couteau en cĂ©ramique, l'intolĂ©rance Ă  la frustration d'un gosse mal Ă©levĂ© ou sa boulette de chit au fond d’un sac de marques.

  

Une vraie révision du contrat scolaire, un réarmement moral de la société, une exigence républicaine assumée, lucide, équitable.


Parce que ce pays n’a pas besoin de plus de silence.

Il a besoin qu’on Ă©coute enfin ce que l’école dit depuis trop longtemps, Ă  voix basse, dans un vacarme d’indiffĂ©rence et plus encore de lĂąchetĂ©.



Car il s’agit, aujourd’hui, de faire aimer notre langue, nos racines, et de les respecter.


De ne plus rougir d’une histoire qui, sans ĂȘtre parfaite, n’est pas pire que celle des autres et d’en valoriser les meilleures branches, les plus belles fleurs.


Il s’agit d’éduquer, c’est-Ă -dire d’élever, de faire grandir, droit. Comme le fait un tuteur, sans mollesse ni brutalitĂ©.


Il s’agit de refaire nation, de rassembler autour d’un socle commun de mots, de rùgles, d’exigences.


Et oui, il s’agit aussi de se faire obĂ©ir par des enfants.

Sans négocier chaque consigne.

Sans quĂ©mander l’adhĂ©sion.

Sans transformer l’école en arĂšne de discussions infinies.



Je me souviens de Christian Dumont en 1978


Il Ă©tait mon instituteur. Il n’était pas coupable de faire preuve d’autoritĂ© envers un enfant. C’était son rĂŽle. Il ne s’en excusait pas, il l’assumait. Et l’enfant, lui, savait qu’il lui devait quelque chose : de l’écoute, un effort, du respect.


Je repense Ă  mon pĂšre. C’était toujours moi qui, tout au long de ma vie, l’appelais. Pour prendre des nouvelles, pour lui en donner. Parce que c’était le bon ordre. Parce qu’il n’y avait pas d’inversion symbolique. Parce que le monde adulte n’était pas Ă  genoux devant l’enfance.


Aujourd’hui, ces petites choses fragiles, que l’on traite dĂ©jĂ  comme des rois en maternelle, grandissent en estimant que tout leur est dĂ». Le confort, la comprĂ©hension, l’attention, le droit de contredire, de tout remettre en question, sans jamais avoir rien construit. 


Et quand l’adulte lùve la voix, on l’accuse d’autoritarisme.

Quand il exige, on lui parle bienveillance.

Quand il sanctionne, on lui envoie un médiateur, ses collÚgues le lùchent et un parent isolé l'insulte au portail.


Alors les couteaux glissent dans les sacs. Les regards se dĂ©robent. L’ordre s’effondre doucement, sous les applaudissements feutrĂ©s d’une Ă©poque qui confond Ă©coute et soumission.


Juste se faire obĂ©ir parce que la loi, dans une dĂ©mocratie quand elle est respectĂ©e, n’a pas besoin de crier pour ĂȘtre entendue. 



Juste relire Platon


« LĂ  oĂč la libertĂ© est sans bornes, l’égalitĂ© sans discernement,
les jeunes se moquent des anciens, et les anciens imitent les jeunes pour ne pas paraĂźtre ridicules.

Le maßtre craint ses élÚves, et les élÚves méprisent leur maßtre.

Les citoyens finissent par ne plus supporter la moindre contrainte.

Et cette démesure engendre ce qui lui est opposé :
la tyrannie naĂźt de l’excĂšs de libertĂ©, comme la maladie naĂźt de l’excĂšs de santĂ©. »


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