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Quand les taxes américaines étouffent Champagne et Cognac

Nicolas Guerté

Un article de

Alors que Washington impose désormais 15 % de droits de douane sur les vins et spiritueux européens, la France voit vaciller un de ses fleurons : Champagne, Cognac et Bordeaux se retrouvent en première ligne d’une guerre commerciale où Trump dicte le prix de nos bouteilles.

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Nicolas Guerté
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Les vins et spiritueux ne sont pas une fantaisie folklorique, mais la deuxième filière exportatrice de la France, derrière l’aéronautique. En 2023, elle a rapporté 16,2 milliards d’euros à la balance commerciale, dont près de 4 milliards pour le seul marché américain. Le Cognac, concentré de savoir-faire charentais, pèse à lui seul 3,5 milliards d’euros d’exportations, avec 43 % des volumes écoulés aux États-Unis. Quant au Champagne, il expédie chaque année 34 millions de bouteilles outre-Atlantique, soit 15 % de la valeur de ses ventes mondiales. Ces bulles et ces eaux-de-vie, au-delà de l’image de luxe, irriguent des centaines de milliers d’emplois, de la vigne à la logistique portuaire.



Le choc du 15 %

Depuis août 2025, Washington impose un droit de douane de 15 % sur les vins et spiritueux européens. Pour la France, le calcul est simple : environ 600 millions d’euros de surcoûts annuels, directement absorbés par les producteurs ou répercutés sur les consommateurs américains. Pour une bouteille de cognac ou de champagne, cela représente une hausse finale de prix comprise entre 15 % et 30 %, une marge de manœuvre intenable face aux concurrents du Nouveau Monde - Chili, Australie, Afrique du Sud - qui ne subissent pas ces barrières.



L’impact humain

Derrière les chiffres, une réalité sociale : près de 500 000 emplois directs et indirects dépendent en France de cette filière. Selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), entre 15 000 et 20 000 postes pourraient être fragilisés si la mesure devait perdurer plus d’un an. En première ligne, les petites maisons champenoises et charentaises, qui n’ont pas la surface financière des géants LVMH ou Pernod Ricard pour amortir le choc. Les répercussions ne se limitent pas à la vigne : transporteurs, négociants, logisticiens du Havre à Bordeaux, tous voient se profiler une érosion d’activité.



Les réactions

Le Comité Champagne comme le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) parlent d’une menace existentielle. L’argument de “replacer” les volumes aux Japon, Canada ou Brésil relève du vœu pieux : aucun marché ne rivalise avec la puissance d’achat américaine. À Bruxelles, Maroš Šefčovič, commissaire européen au commerce, promet de “continuer les discussions”. À Paris, le gouvernement se dit “préoccupé” mais ne dispose d’aucun levier autonome ! Pendant ce temps, des milliers de bouteilles s’accumulent dans les caves, et les carnets de commande s’érodent.



Le grand silence européen

On peut quand même s’étonner. Où sont passés les eurobéats qui, depuis trente ans, nous expliquent que l’Union européenne nous rend plus forts face aux géants ? Mensonge. L’affaire des droits de douane américains agit comme un révélateur brutal : la France ne cherche même plus à se défendre seule. Elle attend des compromis de Bruxelles, qui n’arrivent pas. Et pendant que l’on nous promet la puissance collective, on négocie en parallèle un Mercosur qui fragilise encore davantage nos producteurs.


L'Europe n'a jamais été qu'un enrobage et un alibi. Les adeptes du libre marché, les chantres d’une mondialisation heureuse, répètent leur catéchisme tandis que les lobbys, dont certains représentants tiennent les manettes mêmes de l’appareil européen, dictent la ligne. Oligarchie d’apparence policée, mais d’intérêts privés. 


L’aveu d’impuissance est complet : derrière les bulles du Champagne, c’est la bulle d’un récit européen qui éclate.



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