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TDAH : la génération des faux diagnostics ?

Luna Myriandreau

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En 2025, on ne se demande plus “comment va mon enfant ?”, mais “quel trouble a-t-il ?”. Le TDAH est devenu la réponse facile - parfois trop facile - à une époque perclue d’angoisse et de bruit.

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On n’a jamais autant prononcé l’acronyme TDAH que depuis que les réseaux sociaux se sont transformés en miroirs anxieux où chacun cherche la case qui lui ressemble. Une vidéo TikTok, deux symptômes jetés en vrac, et voilà qu’un ado susurre : “c’est moi”. Les demandes d’évaluation ont bondi de 37 % en deux ans selon la Fédération Française de Psychiatrie. Pourtant, le pédopsychiatre François Taddei le rappelle : « Le TDAH n’est pas un état d’âme, c’est un trouble sévère. » Une nuance qui passe mal dans un monde où la nuance, justement, semble avoir disparu.



Ce qu’est vraiment le TDAH, et ce qu’il n’a jamais été


Le vrai TDAH n’est pas un accessoire identitaire. Ce n’est pas une esthétique de vie ni une poésie du chaos. C’est un trouble du neurodéveloppement, exigeant un diagnostic long, rigoureux, parfois intrusif. Rien à voir avec la “checklist émotionnelle” des influenceurs. À l’hôpital Robert-Debré, on parle de 40 % de faux positifs parmi les demandes : derrière l’alerte, on retrouve surtout du stress, du surmenage, ou ce phénomène que chaque époque redécouvre comme une crise inédite, alors qu’il porte un nom très ancien : l’adolescence.


Il y a désormais deux façons d’expliquer un comportement : la psychologie de confort et la science. Il arrive qu’elles parlent du même enfant... mais rarement de la même réalité.



L’étiquette qui rassure trop bien


Aujourd’hui, le diagnostic n’est plus seulement clinique : il est narratif. On ne dit plus “il est rêveur” façon Pierre Richard ou “il est débordé”, mais “il est peut-être TDAH”. L’acronyme rassure, il donne une structure à l’inconnu. Une psychologue scolaire confiait récemment : « Parfois, ce que les parents veulent vraiment, ce n’est pas un diagnostic : c’est un mot. » À croire que, pour certains, l’inquiétude vaut moins que l’absence d’étiquette.



Les réseaux sociaux, cette fabrique à troubles express


Les plateformes ont simplifié la détresse jusqu’à l’absurde. On voit des vidéos affirmant qu’oublier un rendez-vous est “un signe”, ou que rêvasser est “une alerte”. Cet emballement prospère parce qu’il raconte quelque chose de notre époque : une génération en quête d’un récit où déposer sa fatigue... ou, parfois, s’inventer un rôle dans le théâtre du quotidien. Le psychiatre Antoine Pelissolo le note : « On confond pathologies individuelles et civilisation du bruit. » Et il n’exagère pas.



Et pendant ce temps-là… les vrais TDAH attendent


Le drame discret du moment, c’est que ceux qui souffrent vraiment passent parfois en second. Le TDAH réel n’est pas une tendance : c’est une vie heurtée, une scolarité cabossée, une estime de soi fragile. Beaucoup d’enfants concernés passent des années à “faire des efforts”, sans comprendre qu’ils luttent contre un trouble invisible. Et contrairement à une idée tenace, le TDAH n’est pas un autisme dilué. Ce sont deux réalités distinctes, qui coexistent parfois (dans environ un quart des cas), mais qui ne racontent pas la même histoire.



La psychologie d’ambiance contre la science dure


On pourrait ironiser. Mais ce serait manquer la fragilité collective qui se cache derrière ces diagnostics express. Le TDAH existe, il est sérieux, il mérite mieux que d’être absorbé par le grand marché de l’explication immédiate. Les faux diagnostics n’accusent personne : ils révèlent seulement l’époque. Nous oscillons entre une psychologie d’ambiance, souple et rassurante, et une science objective, dure et parfois brutale. Et au milieu, il reste les enfants… qui n’ont rien demandé, sinon qu’on les laisse grandir avant de les définir.



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