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Un ballon ovale pour mesurer l’égalité

Aldrine Autrumay

Un article de

Le 22 août s’ouvre la Coupe du monde de rugby féminin en Angleterre. La France y entre avec espoir, dans un tournoi qui dépasse de loin la seule question du score : il révèle ce que notre monde accorde, ou refuse encore, aux femmes lorsqu’elles montent sur le terrain.

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Aldrine Autrumay
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Les Bleues ont déjà tutoyé les sommets, sans jamais décrocher l’or. Elles avancent comme d’éternelles outsiders, coincées dans l’ombre des monstres sacrés que sont la Nouvelle-Zélande ou l’Angleterre. Pourtant, elles ne jouent pas un rugby d’imitatrices. Leur style est plus libre, plus imprévisible, moins obsédé par le muscle que par le mouvement. Et si la Coupe leur échappe encore, leur victoire est ailleurs : dans la lente conquête d’une légitimité.



Le sport féminin : chiffres et contrastes

En Europe, selon Eurostat, 42 % des femmes pratiquent un sport régulièrement, contre 47 % des hommes. Cinq petits points, mais des fossés culturels. En France, l’équitation (85 % de licenciées) ou la gymnastique (83 %) s’affichent comme disciplines féminisées, tandis que le football (10 %) ou le rugby (12 %) restent bastions masculins. Ce découpage ne tient pas à la force musculaire mais à l’héritage social : certains terrains semblent « permis », d’autres « défendus ». Et le ballon ovale en fait encore partie.



Pourquoi les femmes font du sport

On dit que les hommes cherchent la gloire, le palmarès, la domination virile. Les femmes, elles, trouvent autre chose : un espace pour respirer, une façon de se tenir debout dans un monde qui exige d’elles tant de rôles contradictoires. Le sport devient un laboratoire intime : s’affirmer, s’émanciper, parfois résister. Mais l’adolescence agit comme une hémorragie : près de la moitié des filles décrochent à 16 ans, par peur d’être jugées, par gêne physique, ou par simple manque de lieux accueillants. Plus qu’un choix, leur abandon dit la persistance d’un regard social qui reste, lui, très masculin.



Devant les écrans, les gladiateurs assis

Les audiences racontent une autre bataille. En 2019, la finale de la Coupe du monde féminine de football a cumulé plus d’un milliard de téléspectateurs. Le rugby féminin attire de plus en plus, mais reste loin derrière le Top 14 masculin ou le Tour de France. Pourtant, à chaque retransmission, un pas est franchi.


Et que dire de ceux qui commentent ces matchs depuis leur canapé ? Ils se rêvent gladiateurs modernes, vociférant entre deux gorgées de bière, ventre installé comme un trophée. Ironie cruelle : les vraies combattantes sont sur le terrain, tandis que l’homme, assis, rejoue sa virilité… en position assise.



Le sport invisible du quotidien féminin

On vante les marathons et les triathlons, mais la plupart des femmes mènent des épreuves qu’aucun sponsor n’a jamais osé baptiser. Porter un enfant ? C’est neuf mois d’endurance, une transformation du corps plus radicale qu’une préparation olympique. Tenir ensemble un travail, un foyer, des enfants ? Un décathlon sans podium, avec des épreuves quotidiennes nommées courses, repas, réunions, lessives.


Et puis il y a cette discipline subtile : s’occuper de son corps. Non pour gagner une médaille, mais pour échapper aux injonctions contradictoires : être mince mais pas fragile, forte mais pas trop, séduisante mais jamais outrancière. À ce jeu, chaque femme est athlète, même sans stade, sans caméra et sans bruit.



Un miroir des inégalités

Le sport est un thermomètre social. Dans les pays nordiques, comme la Suède ou le Danemark, les femmes sont parfois plus sportives que les hommes. Pourquoi ? Parce que les infrastructures sont pensées pour elles, parce que l’école rend l’activité physique naturelle, parce que les congés parentaux équilibrent la charge familiale. Là-bas, courir ou nager n’est pas un privilège, mais une évidence.


Ailleurs, la pratique reste corsetée par des tabous. Dans certains pays musulmans, le football féminin suscite encore des résistances : trop viril, trop public. Des joueuses doivent s’entraîner en secret, parfois voilées, parfois surveillées. Et ce n’est pas qu’une question religieuse : en Occident aussi, des tabous persistent. La menstruation demeure un non-dit. Jouer en short blanc devient un calvaire, non par gêne physique mais par peur du regard.


Ainsi, le degré d’égalité d’une société se mesure à ses stades. Là où les femmes peuvent plaquer, boxer, courir sans explication, l’air est plus libre. Là où elles doivent se cacher ou s’excuser, le patriarcat respire encore.



Transformation


Le Mondial de rugby féminin n’est donc pas qu’une affaire d’essais et de mêlées. C’est un révélateur : comment nos sociétés traitent-elles celles qui osent occuper l’espace, corps et âme ? Et si, au fond, la vraie victoire n’était pas un trophée, mais ce rêve offert à des millions de petites filles : se voir ballon en main, debout, autorisées à jouer, enfin.


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Je suis née à…
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Elles sont nées à Dax, Tromsø, Konya, Lagos ou Łódź. Chacune a rêvé de sport, parfois jusqu’au bout, parfois à mi-chemin. Leurs parcours disent autant la joie de jouer que les barrières invisibles qui décident, trop souvent, de qui peut courir librement.

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