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À la niche fiscale !

Nicolas Guerté

Un article de

François Bayrou, en réclamant un vote de confiance, n’a pas seulement pris le risque d’un clash politique. Il a mis des mots sur ce que tout le monde sait mais que personne n’ose dire : douze ans après l’arrivée d’Emmanuel Macron à Bercy, puis à l’Élysée, la France s’enlise dans une impasse économique. La dette explose, les intérêts dévorent le budget, mais l’État refuse de se réformer.

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Nicolas Guerté

La France affiche déjà l’un des niveaux de fiscalité les plus élevés de l’OCDE, et pourtant, elle réclame toujours plus. Non pas parce que l’impôt manquerait, mais parce que la dépense publique, elle, ne cesse d’enfler. C’est le paradoxe d’un État obèse : trop lourd pour se réformer, trop gourmand pour se contenter de ce qu’il prélève.



Quand l’exception française ronge l’économie.

Face à la dette qui enfle et aux intérêts qui dévorent le budget, la France choisit la facilité : multiplier les niches fiscales. Comme on jette des os à ronger pour calmer les clientèles. Mais jusqu’à quand ce manège pourra-t-il durer ?



Le miroir d’un échec

Selon les projections de la Fondation iFRAP (Institut français pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), spécialisée dans l’analyse des finances publiques, la charge d’intérêts de la dette atteindra 86,6 milliards d’euros en 2026, soit 2,8 % du PIB, contre 79,4 milliards en 2025. Autrement dit, un poste budgétaire équivalent à plusieurs ministères réunis. Pour tenir, l’État devra lever plus de 300 milliards d’euros sur les marchés.


D’autres observateurs, comme la Cour des comptes ou le Haut Conseil des finances publiques, avancent des estimations légèrement différentes, mais tous convergent : la France est entrée dans une spirale où elle emprunte toujours plus pour payer hier, sans jamais préparer demain.



La manie française des exceptions


La vérité, c’est que la France s’est habituée à ne jamais trancher. On ne réforme pas, on aménage. On ne coupe pas, on exonère. Résultat : près de 100 milliards d’euros de “dépenses fiscales” chaque année. Un montant supérieur à ce que rapporte l’impôt sur les sociétés. Et supérieur aussi à l’effort demandé, inlassablement, aux mêmes Français : actifs pressurés, journées de solidarité, jours fériés rabotés… Pendant que l’État s’épargne les réformes de fond, il recycle toujours la facture vers ceux qui travaillent.


Parmi les niches fiscales les plus fameuses :

  • L’immobilier (Pinel, Denormandie) : des milliards engloutis, pour un marché toujours figé.

  • Le crédit impôt recherche : près de 7 milliards d’euros, dont l’efficacité réelle reste sujette à caution.

  • L’outre-mer : des dispositifs généreux, parfois détournés, rarement évalués.

  • La TVA réduite : restauration, culture, presse… autant de cadeaux fiscaux dont l’impact est discuté.



Les privilèges bien gardés

Chaque niche a son lobby, chaque exception son défenseur. Et dans ce jeu, certains tirent mieux leur épingle que d’autres. Les classes moyennes supérieures, et surtout les grandes entreprises, savent exploiter les interstices du système. Les ménages modestes, les artisans et les PME, eux, profitent rarement de ces largesses.


Parmi quelques exemples frappants, il en est un dont les journalistes ne parlent jamais : et pour cause. La profession bénéficie d’un abattement forfaitaire de 7 650 euros, représentant près de 100 millions d’euros de dépense fiscale. À l’origine, dans les années 1930, il s’agissait de compenser les frais liés au métier (documentation, abonnements, déplacements) qu’aucun employeur ne remboursait. Mais cette justification a depuis disparu. Les rédactions prennent désormais en charge une grande partie de ces dépenses, sans que l’avantage fiscal n’ait été supprimé. Une niche maintenue par corporatisme, devenue, pour beaucoup, un privilège sans raison valable.


Ironie : ceux qui dénoncent à longueur de colonnes les privilèges des autres continuent de défendre le leur bec et ongles... La presse, elle, profite d’une TVA réduite à 2,1 %, soit environ 200 millions d’euros par an, sans que cela garantisse une information plus indépendante ! 



La politique du renoncement


La France détient un record singulier : près de 470 niches fiscales recensées, contre à peine la moitié en Allemagne (sous une autre forme), au Royaume-Uni ou au Canada. Autant de dispositifs à créer, contrôler, évaluer, parfois supprimer… puis recréer sous une autre forme. Derrière ces chiffres, c’est tout un millefeuille bureaucratique qui s’empile, nourrissant l’obésité d’un système fiscal incapable de s’alléger.


Pourquoi ces niches survivent-elles ? Parce que les supprimer, c’est se faire des ennemis. Parce que dans une démocratie de clientèles, tout privilège minuscule devient une tranchée qu’on défend jusqu’au bout. Les gouvernements passent, les dispositifs restent. Chaque ministre promet de simplifier, aucun n’ose trancher.


La conséquence est connue : une fiscalité illisible, un État qui s’endette pour maintenir des rentes, et une économie bridée par l’incapacité à choisir.



Mettre la France à la niche ?


Le mot claque comme une provocation : mettre la France à la niche fiscale. Abolir ces exceptions, remettre de la clarté, du courage, de la justice. Mais qui s’y risquera ? Certainement pas ceux qui tiennent aujourd’hui les rênes. 


Car les niches, en réalité, sont le miroir d’une nation qui se drape dans l’égalité tout en cultivant ses passe-droits.

Et à force de protéger chaque privilège particulier, c’est bien l’équilibre collectif qui s’effondre... sous nos yeux.



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