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🎭 Les grands festivals sont-ils devenus petits ?

Igor Sifensarc

Un article de

Ils Ă©taient les temples d’une jeunesse libre, joyeuse, bruyante. Aujourd’hui, les grands festivals ressemblent parfois Ă  ce qu’ils redoutaient jadis : des machines rentables, normĂ©es, lassantes. Billets hors de prix, programmation interchangeable, fatigue ambiante et dĂ©rives banalisĂ©es
 La fĂȘte se vend bien, mais se vit mal. Et si les grands festivals avaient rapetissĂ© dans nos cƓurs ?

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Il fut un temps — pas si lointain — oĂč aller en festival, c’était partir en expĂ©dition. On y allait pour la musique, oui, mais aussi pour la boue, pour les rencontres, pour ce sentiment d’appartenir Ă  quelque chose d’inĂ©dit, hors du temps. 


Les Vieilles Charrues, Avignon, Bourges, les Francofolies
 Il y avait du peuple, du rĂȘve, de la clope roulĂ©e et des cris rauques.


En 2025, il reste la scĂšne, les spots LED, et la mĂȘme setlist que la veille Ă  Barcelone. L’évĂ©nement culturel est devenu un produit d’appel touristique, un contenu Instagram, une niche premium.



💾 Du luxe sous chapiteau


Le prix d’un Ă©tĂ© ? Exorbitant. Le Hellfest affiche un pass 4 jours Ă  329 € hors camping. À cela s’ajoutent les biĂšres Ă  7 €, les snacks Ă  15 €, et des logements locaux Ă  +120 % du tarif habituel. 


On ne vient plus en festival : on investit.


À Avignon, les chambres d’hĂŽte se louent Ă  250 € la nuit pour un 15 mÂČ Ă  deux pas des remparts. À Garorock, le billet jour se vend entre 60 et 90 €, sans transport ni tente.


Une enquĂȘte rĂ©cente montre que plus d’un tiers des jeunes actifs renoncent Ă  leur festival favori pour raisons Ă©conomiques. L’évĂ©nement est devenu le privilĂšge d’un entre-deux : ceux qui ne partent pas vraiment en vacances, mais peuvent encore dĂ©penser 800 € pour “une vraie expĂ©rience”.



đŸŽ€ Des tĂȘtes d’affiche sans tĂȘte


Autre symptĂŽme : l’uniformisation. De Travis Scott Ă  Dua Lipa, de Lomepal Ă  Jain, les artistes les plus bankables enchaĂźnent 15 dates identiques dans 10 pays, avec une scĂ©nographie reproduite Ă  la perfection — ou Ă  la fatigue.


Des festivals comme Rock en Seine, We Love Green, Main Square ou EurockĂ©ennes peinent Ă  se diffĂ©rencier. 


Les programmateurs le reconnaissent à demi-mot : “On doit vendre des billets, donc on fait ce que le public connaüt.”


La découverte ? Réservée à une minorité éclairée, dans des scÚnes annexes souvent désertées.



💊 Les excùs dont on ne parle pas


Officiellement, les grands festivals sont “safe”, “inclusifs” et “familiaux”. Officieusement, ils sont truffĂ©s de non-dits.

  • L’alcool coule Ă  flots, via des bouteilles camouflĂ©es et des sacs filtrĂ©s Ă  moitiĂ©. L’eau est rare, chĂšre ou introuvable en pleine chaleur.

  • La drogue est partout. Cannabis Ă  ciel ouvert, MDMA dans les gobelets, et cocaĂŻne dans les toilettes sĂšches. Les bĂ©nĂ©voles de prĂ©vention (Techno+, MĂ©decins du Monde) alertent : “Les overdoses silencieuses sont de retour.”

  • Les agressions, le harcĂšlement, la panique : souvent tus, parfois minimisĂ©s par les organisateurs soucieux de leur image.


Il existe des “safe zones” — mais elles sont sous-staffĂ©es, sous-visitĂ©es, et souvent symboliques.


On ne compte plus les tĂ©moignages de festivaliers ayant fini leur soirĂ©e seuls, dĂ©sorientĂ©s, ou traumatisĂ©s. La fĂȘte n’est plus toujours une promesse, parfois une Ă©preuve.



🧠 Le syndrome de la fatigue culturelle


Il y a dans les grands festivals une forme d’épuisement que personne n’ose nommer. Trop de monde, trop de bruit, trop de files d’attente. Trop de marketing.


Les gĂ©nĂ©rations qui ont grandi avec Spotify ne rĂȘvent plus de pogos ni de tentes humides. Elles prĂ©fĂšrent regarder le concert en replay sur YouTube, avec de vrais sous-titres et un canapĂ©.


Les festivals ne meurent pas, ils changent de public. Celui qui rĂ©siste est souvent plus ĂągĂ©, plus aisĂ©, plus exigeant, ou au contraire plus jeune et en quĂȘte de bacchanales coĂ»te que coĂ»te, quitte Ă  s’y brĂ»ler.



đŸŒ± Ceux qui rĂ©sistent


Heureusement, certains refusent de grandir mal. Le Festival de la Paille, dans le Jura, mise sur la scĂšne locale et les prix doux. ChĂąteau PerchĂ©, en Auvergne, propose une expĂ©rience sensorielle, artistique, poĂ©tique — pas simplement commerciale. À Aurillac, le théùtre de rue survit tant bien que mal, mais demeure un bastion de l’inattendu.

L’avenir des festivals n’est pas leur fin. Mais le retour Ă  l’essence, au sens, au lien — pas seulement Ă  l’expĂ©rience vendue.



đŸ–‹ïž Conclusion


Les grands festivals sont-ils devenus petits ? 


Non. Ils sont devenus lourds, chers, crispĂ©s, formatĂ©s. Et pourtant, dans les cris du public, il reste parfois une brĂšche. Un Ă©clat. Une note qui brise le systĂšme pendant 3 minutes. Cela suffit peut-ĂȘtre Ă  justifier tout le reste.


Mais pas pour tout le monde.


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