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L’écologie, une valeur pour riches ?

Nicolas Guerté

Un article de

En France, le nombre de fermes bio recule pour la première fois depuis vingt ans. Un coup d’arrêt brutal, presque symbolique : le rêve vert s’essouffle, la terre se décourage. Ce déclin n’est pas qu’un accident conjoncturel : il révèle une fracture sociale profonde. L’écologie, autrefois présentée comme horizon commun, s’installe désormais comme un marqueur de classe.

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Nicolas Guerté
Quand le bio devient un luxe et que le champ se vide


Pendant une décennie, le “bio” fut la success story du monde agricole : un marché en pleine expansion, soutenu par les politiques publiques, porté par une demande citoyenne sincère. Mais depuis 2022, les fermes repassent au conventionnel. Non pas par conviction, mais par nécessité : la consommation bio a chuté de 12 % en deux ans, étranglée par l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat. Les ménages les plus modestes ont dû arbitrer entre l’éthique et le prix du panier. L’écologie, valeur universelle, devient soudain un luxe.



La frontière invisible : la ZFE alimentaire


On connaissait les “zones à faibles émissions” pour les voitures. Voici la version silencieuse de nos assiettes : ceux qui peuvent s’offrir des produits sains, locaux, biologiques, et ceux qui remplissent leur caddie au moindre coût.

Dans les hypermarchés, le rayon bio se vide ; dans les cantines, les objectifs verts sont repoussés. Le bio n’a pas seulement perdu ses subventions : il a perdu ses clients. Et derrière les statistiques, ce sont des fermes entières qui rebasculent, contraintes et forcées, dans l’anonymat des intrants chimiques.



L’effet d’accordéon européen


Bruxelles a longtemps brandi la conversion bio comme un étendard. Subventions, plans pluriannuels, quotas d’aides : tout semblait orienté vers la transition. Puis l’accordéon s’est replié.

Les aides à la conversion ont été retirées ou retardées ; les importations bio d’Espagne ou d’Italie, moins encadrées, ont inondé le marché français. Résultat : des producteurs endettés, une rentabilité en chute libre, et la sensation d’avoir été sacrifiés sur l’autel du didactisme européen.

Comme souvent, l’Union a édicté des normes parfaites… sans penser aux réalités du terrain.



Un solde négatif, symptôme d’une France qui se serre la ceinture


Derrière le jargon statistique (“solde de création bio négatif”), il y a un signal alarmant : la campagne française décroche. Les jeunes qui voulaient s’installer en bio reculent, les anciens abandonnent. Les aides PAC, redistribuées selon des critères d’éco-régime parfois abscons, profitent davantage aux structures capables de naviguer dans la paperasse qu’aux petites exploitations.

Le bio, censé réparer la fracture entre ville et campagne, l’accentue : l’écologie s’est embourgeoisée.



Le spectre du Mercosur


Et pendant que la France regarde ses serres se vider, les négociations avec le Mercosur reviennent sur la table. Les viandes brésiliennes, les fruits argentins, les céréales paraguayennes : tout un continent prêt à vendre à bas prix ce que nous n’arrivons plus à produire chez nous.

Ironie tragique : l’Europe prêche la durabilité à domicile et importe le soja d’Amazonie.


Les agriculteurs français, eux, ont été sacrifiés.

Pas par accident, mais par confort.

Par une Europe devenue urbaine, abstraite, gouvernée par des chiffres et des trajectoires de carrière.

Le champ n’intéresse plus que lorsqu’il sert de décor à un beau discours, sans lendemain.

La voilà la plus grande trahison : avoir remplacé la terre par du vent.



La morale en solde


Le bio n’est pas mort, il est simplement redevenu ce qu’il fut autrefois : un marché de niche pour classes supérieures, une étiquette de vertu.

Entre l’idéalisme écologique et la réalité économique, la distance s’est creusée comme une tranchée.


La ferme s’éteint doucement, sans bruit, entre deux panneaux solaires.



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