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La Cour des comptes bien Ripoux

Nicolas Guerté

Un article de

Censée contrôler l’usage de l’argent public, la Cour des comptes est devenue l’un des plus grands refuges budgétaires de la République. Une machine à produire des rapports, à recycler les copains, et à regarder poliment les milliards s’évaporer.

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Nicolas Guerté

La Cour des comptes coûte 218 millions d’euros par an, dont 88 % sont engloutis dans la masse salariale de ses 1 808 magistrats et agents.


Cela fait beaucoup de robes pour si peu d'efficacité. À titre de comparaison, le Royaume-Uni emploie environ deux fois moins d’agents pour une population équivalente. L’Allemagne, avec ses 84 millions d’habitants, en mobilise à peine plus.


En France, l'obésité du contrôle est devenu une carrière. Et l’inutilité, une méthode.



Des rapports… mais jamais de remous


Chaque année, la Cour publie des dizaines de rapports, souvent denses, parfois lucides, presque toujours inutiles. Ils soulignent les dérives budgétaires, les doublons administratifs, les politiques mal calibrées.


On y découvre, chaque printemps, que l’État dépense trop, mal, et sans contrôle. Et ensuite ? Rien.

Aucune réforme. Aucun remède. Aucune remise en cause.


Jamais un ministre, un directeur d’agence ou un haut fonctionnaire n’a été contraint de rendre des comptes. Jamais une sanction. Jamais une démission. Jamais un remboursement.


La Cour des comptes observe tout… sauf elle-même.

Jamais la rigueur n’a franchi la porte de ses bureaux feutrés où l’on recommande sans jamais réduire.



La dette ? Elle a tout vu. Tout validé.


3 300 milliards d’euros. C’est le montant de la dette publique française. Elle n’est pas née par hasard. Elle a été construite année après année, mandat après mandat, vote après vote. Et à chaque étape, la Cour était là. Elle a observé. Averti. Jamais empêché.


L’ancien président François Hollande, qui a commencé sa carrière à la Cour des comptes, l’a un jour résumé sans détour :

« Je ne faisais pas grand-chose… je touchais un salaire, on me laissait tranquille. »

Et contrairement à ce que beaucoup ont cru, il ne plaisantait pas. Il expliquait qu’il avait préféré, lui, faire de la politique : faire campagne, affronter les urnes, prendre des coups. Bref, agir et faire des choix.


Son propos disait en creux ce que personne ne veut dire tout haut :

le chemin inverse, celui de l’ancien ministre qui retourne à la Cour, c’est du pantouflage. C’est choisir la sécurité, le prestige sans le risque, l’autorité sans le pouvoir réel. C’est renoncer à agir, tout en continuant à percevoir, à toucher, à palper.



Une machine à recaser


Ce n’est pas un secret : la Cour est aussi un outil de reconversion politique. En haut de la pyramide trône Pierre Moscovici, président, ancien ministre socialiste, ancien commissaire européen, cumulant environ 28 500 € nets par mois grâce à ses multiples pensions et salaires publics.


Sous son règne, deux figures bien connues de la gauche ont rejoint la maison : Vincent Peillon et Valérie Rabault, tous deux soigneusement recasés, loin de l’agitation électorale, à l’abri.


L’ironie est totale : ceux qui ont contribué à la dette sont recyclés dans l’institution chargée de la juguler. On fait dans le politiquement durable, on achète ses amis... avec l’argent du bon peuple, qui n’a rien demandé, mais paiera quand même.



Entre-soi assumé


Le couple Najat Vallaud-Belkacem et Boris Vallaud, figures du Parti socialiste, incarne jusqu’à la caricature cette double vie du pouvoir : discours sur la justice sociale, vie dans l’entre-soi.


Elle, fraîchement nommée conseillère maître à la Cour des comptes, sur proposition de François Bayrou, chaudement recommandée par Pierre Moscovici lui-même, selon plusieurs sources concordantes ;

lui, Boris Vallaud, patron du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, poste stratégique alors que plane la menace d’une motion de censure sur le budget. L’entre-soi des bonnes places et des hauts revenus, vaut bien un peu de mansuétude… pour Bayrou.


Ensemble, ils cumulent ainsi près de 170 000 € nets par an.

La mixité sociale ? C’est pour les autres.


Moscovici a tenté d’éteindre la polémique en affirmant :

« Je n’ai pas du tout participé à cette nomination. Je me suis déporté de la procédure. Il n’y a eu ni intervention, ni recommandation de ma part. »

(BFMTV, 17 juillet 2025)


🔴 Mais c’est faux. Pierre Moscovici a menti.

Le décret officiel du 16 juillet 2025 mentionne explicitement que la nomination de Najat Vallaud-Belkacem en tant que conseillère maître à la Cour des comptes a été faite « sur proposition du Premier président » c’est-à-dire de Moscovici lui-même.


Et l’article L122-3 du Code des juridictions financières est sans ambiguïté : « La nomination en qualité de conseiller maître en service extraordinaire est faite par décret, sur proposition du Premier président. »


➡️ Sans sa proposition, la nomination n’existe pas.

Il ne s’est pas “déporté”. Il a proposé, validé, signé.

Ce n’est pas un malentendu. C’est un mensonge d’État à petit budget.

Un mensonge commode, au bénéfice d’une camarade, épouse d’un allié politique clef.



Une indépendance très encadrée


Théoriquement, la Cour est indépendante. En réalité, son président est nommé par le président de la République. Ses membres sont issus des grands corps, principalement de l’ENA, et leur proximité avec les cabinets ministériels est une constante. La Cour contrôle l’État, mais l’État tient la Cour. La boucle est bouclée.


Même au niveau européen, son indépendance est sujette à caution.

Quand la Commission exige des efforts, c’est Moscovici lui-même qui les demandait hier, en tant que commissaire chargé des affaires économiques, avant de devenir juge en chef de la rigueur budgétaire française. Il est tour à tour acteur, spectateur et commentateur de la même scène.


Mais alors, de qui reçoit-il les ordres ?


De personne, et c’est peut-être pire.

À ce niveau, on ne sert plus une volonté politique : on sert le système lui-même. On devient le gardien d’un équilibre qui ne change jamais de cap, quelle que soit la façade électorale.

L’illusion de la neutralité budgétaire masque une vérité bien plus opaque : la continuité technocratique, sans contrôle, sans contre-pouvoir, sans comptes à rendre.


Sa seule constante ?

Dire aux Français - tous, sauf lui - qu’ils doivent faire des efforts.



Tartuffe en robe noire


La Cour des comptes fut autrefois une institution respectée, pilier de la bonne gouvernance... à l'évidence, elle ne l'est plus. Il faut en finir avec cette illusion de contrôle, cette comédie budgétaire où l’on constate les trous… que l’on ne saurait voir.


Le jour viendra peut-être où les Français s’étonneront d’avoir payé aussi cher, aussi longtemps, une institution qui n’a jamais dérangé personne. Qui a vu l’argent s’envoler, les dérives s’installer, les mêmes visages se succéder et qui s’est contentée d’archiver tout cela dans de beaux classeurs... et de bien se servir au passage.



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