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La mise hors service ⚡

Nicolas Guerté

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Depuis le 1er août 2025, la France applique désormais une TVA de 20 % sur toute l’électricité, abonnement compris. Une mesure mineure en apparence. Une reddition, en vérité.

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Nicolas Guerté

On aurait pu s’en tenir à la technique. Une harmonisation européenne, une vieille directive, un ajustement fiscal. C’est d’ailleurs ainsi que le gouvernement l’a présenté. Mais ce 1er août 2025, sous le vernis comptable, c’est une longue trahison énergétique qui s’achève. Et la facture, elle, ne fait que commencer.



Tout a commencé au nom du marché.


En 2010, la France se croit encore souveraine mais accepte de transposer les injonctions de Bruxelles dans une loi : la NOME, pour Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité. Nouveau sigle, vieille logique. Il s’agit d’ouvrir la concurrence, casser les monopoles, faire entrer des fournisseurs privés sur un marché jusqu’alors dominé par EDF.


Pour cela, l’entreprise publique est contrainte de céder jusqu’à un quart de sa production nucléaire, issue de centrales déjà amorties, à un tarif imposé de 42 €/MWh. Ce mécanisme, baptisé ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique), permet à des opérateurs dits “alternatifs” d’acheter à très bas prix une électricité qu’ils ne produisent pas… pour la revendre ensuite, plus cher, à leurs propres clients. Sans centrale, sans ingénieur, sans risque industriel. Juste du négoce. EDF, elle, perd sur tous les fronts.


Le scandale est posé. Et la suite ne sera qu’aggravation.


« Ces fournisseurs ne produisent que des factures », résumait Loïk Le Floch-Prigent, l’un des rares à dénoncer ce jeu de dupes. Ancien président d’Elf et de Gaz de France, ingénieur de formation, il connaît de l’intérieur les rouages industriels et géopolitiques de l’énergie. À une époque où l’on confond souvent opérateur et trader, sa voix sonnait juste. Et dérangeante. 


« J’ai un coût d’électricité le plus faible d’Europe, et j’ai le prix le plus cher. Ce système est une honte. »



Mais personne n’écoute.


Ni les syndicats de l’énergie. Ni les quelques hauts fonctionnaires inquiets du désarmement d’EDF. Ni les rares experts lucides. Au sommet de l’État, l’heure est à l’alignement. À la docilité. À la soumission aux injonctions européennes qui, au fil des traités ( Maastricht en 1992, Lisbonne en 2007 ) ont transformé la concurrence en dogme.


L’Europe, aujourd’hui, ricane. Car le motif officiel de cette nouvelle TVA à 20 % est bien connu des juristes communautaires : la France appliquait deux taux différents sur l’électricité : 5,5 % sur l’abonnement, 20 % sur la consommation. Un écart que l’Europe a fini par juger non conforme. Il fallait choisir. On aurait pu défendre un taux unique… à 5,5 %, socialement juste. C’est Paris qui a décidé l’inverse. De son plein gré. Et l’Europe, moqueuse, prend acte. Elle n’a pas imposé 20 %. C’est le gouvernement français qui l’a fait : l'option la plus défavorable à ses propres citoyens.



Pourquoi ce zèle ? 


Parce que l’Europe n’est pas un projet politique, rationnel, partagé. C’est une croyance.

Et comme toute croyance, elle exige des signes extérieurs de foi.

Pour y faire carrière, il faut se montrer dévot. Se montrer plus européen que les autres. Plus aligné que nécessaire. Alors Paris s’exécute, même quand Bruxelles ne l’exige pas. Par précaution. Par réflexe. Par ambition.


Pourquoi cette persistance à saboter ce qui fonctionne ?

Parce qu’un modèle souverain, performant, et national… fait tache dans un système fondé sur la dilution. Il faut donc le diluer. Le neutraliser. Le rendre conforme. Quitte à l’abîmer.


Revenons à la genèse, quand une alliance étrange s’est nouée. Celle des libéraux et des écologistes. Les premiers veulent tout ouvrir, tout vendre, tout déréguler. Les seconds veulent sortir du nucléaire, même si c’est pour dépendre du gaz allemand ou du charbon polonais. Les deux ont trouvé dans EDF un ennemi commun. Et la classe politique française, toujours prompte à chercher des compromis électoraux, s’est empressée de leur céder.


François Hollande s’engage à réduire la part du nucléaire à 50 %, pour flatter les Verts. Il ferme Fessenheim, symbole plus que centrale, mais sans plan alternatif crédible. Emmanuel Macron, à l’époque ministre de l’Économie, accompagne la manœuvre. Il en est même l’un des architectes silencieux. C’est aussi lui qui pousse à la vente d’Alstom, turbines comprises, à General Electric. Dans un contexte où les États-Unis freinent les ambitions françaises et où Bruxelles observe sans broncher, cette cession ressemble à un acte de désarmement. Presque une trahison.


Plus tard, devenu président, Macron laissera Borne se féliciter de l’arrêt de Fessenheim. Il vantera les start-up de l’hydrogène, les panneaux solaires chinois et les projets éoliens que personne ne veut. Mais il n’aura jamais une parole forte pour défendre le modèle énergétique français. Trop technique. Trop ancien. Trop peu séduisant pour la jeunesse des grandes villes.



Pendant ce temps, les prix flambent.


Les usines ferment. EDF vend à perte, achète parfois au prix fort ce qu’elle aurait pu produire elle-même. Et l’on prétend encore que c’est “le marché” qui régule les choses.


« On a cassé un système qui fonctionnait, au nom de l’écologie, pour installer un marché qui dysfonctionne, au nom de l’Europe », disait encore Le Floch-Prigent. L’homme est mort récemment, dans un silence gêné. Il était pourtant l’un des rares à parler clair. À nommer les choses.


Aujourd’hui, l’électricité n’est plus un bien commun. C’est un produit financier. Et la France, qui avait bâti l’un des modèles les plus performants au monde, s’est mise en coupe réglée. Par idéologie, par ignorance, par lâcheté aussi. Par haute trahison peut-être ; et pour assouvir, chez quelques-uns, des rêves de pouvoir, d’influence, ou de cupidité.


La TVA à 20 % n’est qu’un symbole. Mais il dit tout. La dernière marche d’un renoncement long, méthodique, presque organisé. Un pays qui s’autodétruit à petit feu… pour respecter des règles décidées par d’autres, et qu’il est bien le seul à prendre au sérieux.



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