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La propagande n’a pas attendu l’IA… mais elle s’en réjouit

Igor Sifensarc

Un article de

Depuis César jusqu’aux réseaux neuronaux, les puissants ont toujours compris qu’une bataille se gagnait aussi dans les esprits. L’IA n’a pas inventé la propagande ; elle l’a juste équipée d’un moteur à réaction, capable de repeindre la réalité avant même qu’elle ne refroidisse.

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Igor Sifensarc

Les ateliers de Jacques-Louis David sont devenus des serveurs. Les pinceaux, des algorithmes. Et l’histoire, toujours, penche du côté de celui qui tient la plume… ou la souris.



César, maître du récit


Prenez Jules César : il écrit lui-même les Commentaires sur la guerre des Gaules, récit officiel, flatteur, où ses victoires sont éclatantes et ses défaites pudiquement gommées. Un mélange de reportage et de publicité politique. Les arcs de triomphe et statues qui suivent figent cette version dans le marbre. Pas besoin d’IA : l’outil, c’était la plume et le ciseau, mais l’intention est déjà là.



Le pinceau des rois


Au XVIᵉ siècle, François Iᵉʳ sort de la boue de Marignan auréolé par les peintres et graveurs. Les images le montrent jeune, fringant, maître du champ de bataille. Les coulisses ? Poussière, confusion, hurlements : mais qui s’en soucie ? Trois siècles plus tard, Napoléon perfectionne l’art : David le peint franchissant le Grand-Saint-Bernard sur un cheval cabré, alors qu’il l’a fait… sur un mulet. La vérité, déjà, n’est pas obligatoire.



L’ère industrielle de la vérité arrangée


Au XXᵉ siècle, la propagande se met à l’heure de la photo, du cinéma et de la radio. Les actualités filmées de la Première Guerre mondiale montrent des tranchées bien rangées et des soldats souriants. L’URSS et les États-Unis perfectionnent l’art de l’image rassurante ou menaçante, selon le public visé. Les slogans collent aux murs, les affiches saturent les rues. L’algorithme n’existe pas encore, mais la répétition joue ce rôle : enfoncer le message jusqu’à ce qu’il devienne naturel.



Hollywood : l’ennemi hors-champ


La machine américaine a ajouté à cette mécanique l’arme douce : le cinéma. Le Jour le plus long (1962), fresque de stars et de drapeaux, grave dans la mémoire collective l’idée que la Seconde Guerre mondiale fut gagnée sur une plage normande, un matin de juin 1944, sous commandement allié, comprendre : américain. Le front de l’Est, ses 20 millions de morts soviétiques et ses batailles titanesques, se retrouve relégué au rang de note de bas de page. Ce n’est pas un mensonge pur, mais un cadrage. Le plan parfait : filmer ce qui glorifie, laisser hors champ ce qui dérange, et livrer au monde une vérité réduite à deux heures de pellicule.



Censure : l’art de faire taire


L’autre pilier de la propagande, c’est de supprimer les voix discordantes. Hier, on saisissait les presses. Aujourd’hui, on coupe les flux.


Quoi que l’on pense du conflit en Ukraine, l’interdiction pure et simple de Russia Today et Sputnik en Europe, imposée par Ursula von der Leyen, marque un tournant : l’idée que certaines informations sont trop dangereuses pour être vues par les citoyens.

Un rideau de fer des opinions, qui n’a rien à envier à ce que faisait, à l’époque, l’URSS soviétique. 


Fini “le droit au blasphème”, “Je suis Charlie”, “la liberté d’expression”. Macron, à l’unisson de ses alliés, ordonna la coupure dès le 23 mars 2022. C’est ce que soulignait le regretté Éric Denécé, ancien officier du renseignement et directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, en parlant d’« un véritable totalitarisme médiatique » instauré en Occident, ayant pour but de faire taire toute voix discordante. 


Ainsi, sur nos plateaux de télévision, la diversité d’opinion s’étiole. LCI et BFM invitent en boucle des “experts” à la neutralité douteuse : d’un côté, de vieux militaires formés dans la doctrine de l’ennemi russe, tous pro-Otan pour ne pas dire russophobes ; de l’autre, de jeunes - et souvent séduisantes - porte-parole, aux propos cinglants et à la pensée définitive, issues d’associations ou d’organismes qui se limitent à eux-mêmes, et toutes ukrainiennes...


Ce n’est pas seulement un biais : c’est un cadrage du réel, où l’on ne montre que l’angle voulu, et où l’on vous assure qu’il n’y a pas d’autres perspectives valables.

C'est aussi - nous ne sommes pas naïfs - ce que doit faire le camp d’en face, que l’on ne peut que supposer puisqu’il est censuré...

Comme on le voit ailleurs, sur un autre conflit : les seules images tournées par le Hamas et diffusées sur Al Jazeera, ou celles autorisées par l’armée de Tsahal, voix officielle d’Israël...



L’IA, accélérateur d’illusions


Aujourd’hui, l’IA entre dans l’arsenal. Deepfakes de dirigeants, faux reportages, campagnes de bots qui discutent entre eux pour donner l’illusion d’un consensus. L’ancienne propagande devait attendre l’impression d’un journal ou le montage d’un film ; désormais, un récit peut être conçu, généré, personnalisé et diffusé en quelques minutes, ciblant précisément les failles et émotions de chaque public.



Le rôle du journaliste : ni dupe, ni complice


À TSVmag, nous pensons que si l’IA permet de truquer, elle permet aussi de déceler et de révéler ces trucages.

Les mêmes outils qui génèrent des illusions peuvent, utilisés autrement, les démonter : analyse d’images, recoupement automatisé de témoignages, comparaison d’archives. Cette puissance de vérification à grande échelle n’exonère pas le journaliste de sa responsabilité : avoir le réflexe de servir la vérité, plutôt que sa chapelle. Ne pas idéologiser, même face à des causes que l’on juge justes.


Dans un monde saturé de narratifs, l’indépendance n’est plus un confort moral : c’est la condition pour rester crédible. Être un vrai journaliste reste un métier. Un métier qui commence par une habitude simple et difficile : vérifier plutôt deux fois qu’une, puis livrer les faits, tous les faits, même quand ils dérangent, surtout quand ils dérangent, sans maquillage.



Ce qui change… et ce qui ne change pas


Ce qui change : la vitesse, l’échelle, la personnalisation.

Ce qui ne change pas : le but. Façonner la mémoire collective. Faire de la perception une arme.


César avait ses scribes, Napoléon ses peintres, les régimes du XXᵉ siècle leurs cinéastes.

Les stratèges du XXIᵉ siècle, eux, ont des IA.

Et la propagande est légion. Quant à l’honneur…


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