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Pas de supermarché chez les gens importants

Igor Sifensarc

Un article de

Ils ont signé. Ils croient encore que cela suffit. Une pétition, un soupir d’esthète, un nom célèbre au bas de la page ; et la modernité s’arrête net, terrassée par un froncement de sourcil bourgeois. Mais cette fois, c’est trop !

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Igor Sifensarc

Rue du Cherche-Midi, Paris 6ᵉ. Entre une boulangerie de prestige et une galerie où l’on vend du vide à prix d’or, un Carrefour Market menace d’ouvrir ses volets. Une supérette. Une simple supérette. C’est tout. Et pourtant, les cris d’orfraie fusent comme si l’on allait y installer une fonderie, ou pire : un bureau de poste.


Alors ils ont signé.

Alain Souchon, le poète qui chantait « La vie ne vaut rien », mais pas en bas de chez lui.

Catherine Frot, grande dame du théâtre, désormais en guerre contre les étiquettes fluo.

Pierre Richard, éternel distrait. Dans son dernier film, il joue un vieil anar qui loge des migrants dans une maison réquisitionnée... là, il signe une pétition contre ce Carrefour Market qui "ferait venir la racaille". Aux dernières nouvelles, il est intervenu sur les réseaux sociaux pour jurer que ce n’était pas lui, mais un homonyme ; un banquier, a-t-il tenu à préciser.

Alain Finkielkraut, qui voit dans chaque rayon de grande surface un péril pour l’âme française.

Ruth Elkrief, autrefois sur les plateaux, aujourd’hui dans les cortèges des vertueux. Elle nie aussi avoir signé, mais juste soutenu, oralement...

Jacques Toubon, Denis Olivennes, et même Céline Hervieu, élue socialiste du coin, fervente défenseuse des salles de shoot… mais pas des caisses automatiques.


Oui, vous avez bien lu.

Céline Hervieu, qui milite pour l’ouverture de salles d’injection supervisée, s’oppose farouchement à l’arrivée d’un petit supermarché dans le 6ᵉ arrondissement.

La seringue, oui. Les carottes, non.


C’est ainsi qu’on gouverne les paradoxes, quand on a fait ses classes dans les beaux quartiers.


Leur pétition défend « l’âme du quartier ». Quel mot galvaudé. L’âme, ici, sent plus la truffe râpée que la sueur du peuple. Ce n’est pas un quartier qu’ils protègent, c’est une rente urbaine, un club invisible, une illusion de pureté. Un endroit où l’on est servi par des immigrés, mais surtout pas mélangé à eux. Où l’on commande chez Fauchon, mais jamais chez Franprix. Où l’on vit “à l’écart du marché”, sauf bien sûr lorsqu’il s’agit de vendre son appartement jusqu'à 30 000 € le m².


Et l’argument suprême, répété jusqu’à l’écœurement :

« Nous refusons le bruit des livraisons à 6 heures du matin… »


Mais madame, ce sont vos croissants que l’on livre. Ce sont vos fleurs fraîches, vos magazines empesés, vos tomates cœur-de-bœuf.

Vous ne voulez pas du camion, mais vous exigez la fraîcheur.

Vous ne voulez pas voir le monde, mais vous voulez qu’il vous serve.


Ce quartier n’a pas besoin de supérette, disent-ils, parce que « l’offre est suffisante ».

Comprendre : eux n’en ont pas besoin.


Ils déjeunent au restaurant, ils commandent par coursier, ils vivent hors sol, dans une loge en velours où le peuple est décor, jamais voisin.

Mais dans le même temps, ils pleurent sur « le vivre ensemble », prêchent l’ouverture, la diversité, la justice sociale.


Ils veulent de la solidarité ; mais loin, surtout loin. 

Ils veulent « lutter contre l’exclusion »… en interdisant les commerces qui permettent au peuple de vivre à côté.


Le problème n’est pas seulement l’hypocrisie. C’est aussi la schizophrénie.

Car tous ces gens sont sincèrement convaincus d’être ouverts, généreux, habités par une mission morale : dénoncer le racisme, l’égoïsme, le repli ; mais toujours chez les autres.


Et surtout, ce sont les mêmes qui n’ont pas jugé utile de signer la moindre pétition, le moindre appel au calme, à la raison ou à l’unité, quand le quartier voisin, rive droite, brûlait, était saccagé, pillé par une jeunesse sans foi ni loi.

Mais là, face à une enseigne alimentaire, ces mêmes bien-pensants trouvent l’immense courage, la force préventive, le karcher social, de se mobiliser à plus de 3 000 pour interdire une supérette.



Alors oui, il faut les nommer. 


Parce que ces signatures sont des barricades invisibles, des murs sans briques, des digues sociales où s’écrasent les rêves modestes.

Le 6ᵉ arrondissement ne veut pas de supérette. Très bien.


Mais qu’il ne vienne plus jamais donner de leçons au reste du pays.

Qu’il n’ose plus parler d’égalité, de solidarité, de justice urbaine.

Qu’il garde son âme, si chère à ses murs...

Et qu’il sache qu’à force de fermer les portes, c’est la vie elle-même qu’il expulse.


Et au passage, quel aveu de mépris.

Pour les autres quartiers, ceux qui n’ont pas « d’âme » à défendre, paraît-il.

Ceux qu’on laisse moches, bruyants, saturés, traversés de supérettes, de misère et de bruit.

Ceux que l’on regarde de loin… mais surtout pas de sa fenêtre.


On leur vend des disques.

On se dit proche d’eux.

On réclame leurs suffrages.

On aime qu’ils vous applaudissent.

On est de gauche, bien sûr. Mais à bonne distance.


Mais si un jour, à court de lait d’amande ou de brioches bio, ils appellent au secours…

Qu’ils sachent que nous viendrons.

Et que nous leur livrerons leurs brioches… au bout d’une pique.


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