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đŸ‡ș🇩 Ukraine, l’aide et les ombres : quand la guerre accĂ©lĂšre aussi la corruption

Nicolas Guerté

Un article de

Un proche de Volodymyr Zelensky est soupçonnĂ© d’avoir dĂ©tournĂ© 100 millions de dollars autour du nuclĂ©aire public.

DerriĂšre l’élan hĂ©roĂŻque d’un pays en guerre, l’Ukraine affronte une autre bataille : celle de la transparence... et des comptes que son propre peuple commence Ă  exiger.

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Nicolas Guerté
Le courage a ses zones d’ombre

La guerre unit les peuples, mais elle dĂ©lie les comptes. En Ukraine, la lutte contre l’envahisseur russe a fĂ©dĂ©rĂ© le monde libre autour d’un rĂ©cit hĂ©roĂŻque : celui d’un pays courageux, menĂ© par un prĂ©sident de fer. Et pourtant, derriĂšre l’image lumineuse de Volodymyr Zelensky, la rĂ©alitĂ© des chiffres et des pratiques reste d’une autre nature.



Le scandale du nucléaire : 100 millions évaporés


Les enquĂȘteurs du Bureau national anticorruption (NABU) affirment avoir mis au jour un systĂšme de dĂ©tournements de cent millions de dollars au sein du gĂ©ant public du nuclĂ©aire, Energoatom.

Au centre du dispositif : Timur Mindich, homme d’affaires et (trĂšs) proche du prĂ©sident, cofondateur avec Zelensky de la sociĂ©tĂ© de production qui lança sa carriĂšre mĂ©diatique.


L’affaire n’a pas tardĂ© Ă  remonter : le ministre de la Justice a Ă©tĂ© perquisitionnĂ© puis suspendu, plusieurs responsables ont Ă©tĂ© mis en examen, et les perquisitions s’enchaĂźnent.

Zelensky ne peut que soutenir publiquement l’enquĂȘte ; mais en coulisses, c’est tout son cercle d’alliĂ©s, d’amitiĂ©s anciennes et de loyautĂ©s politiques qui vacille : et avec lui l’édifice moral patiemment construit depuis le dĂ©but de la guerre.



Une corruption ancienne, un pouvoir récent


Ce scandale ne tombe pas du ciel. Depuis trente ans, l’Ukraine oscille entre rĂ©formes proclamĂ©es et rĂ©alitĂ©s opaques.

En 2024, le pays Ă©tait encore classĂ© 105ᔉ sur 180 par Transparency International. Les experts de l’OCDE Ă©voquent des “zones grises persistantes” : nominations partisanes, contrats publics flous, contrĂŽles lacunaires.

C’est cette inertie qui rattrape aujourd’hui un pouvoir pourtant glorifiĂ© Ă  l’étranger.



Les ombres plus anciennes encore


À cette opacitĂ© structurelle s’ajoutent des Ă©pisodes plus anciens, qui ont nourri, bien avant la guerre, le soupçon d’une gouvernance vulnĂ©rable aux intĂ©rĂȘts privĂ©s ou Ă©trangers.

En 2014, Hunter Biden, fils du futur prĂ©sident amĂ©ricain, rejoint le conseil d’administration du groupe gazier Burisma, alors mĂȘme que l’entreprise faisait dĂ©jĂ  l’objet d’enquĂȘtes pour corruption.

Un choix lĂ©gal, certes, mais politiquement calamiteux : il est devenu le symbole d’un systĂšme poreux oĂč rĂ©seaux d’influence, argent et intĂ©rĂȘts gĂ©ostratĂ©giques s’effleurent au point de se confondre.


Et l’exemple ne s’arrĂȘte pas aux frontiĂšres ukrainiennes.

MĂȘme les institutions occidentales qui soutiennent financiĂšrement Kiev ne sont pas exemptes de zones d’ombre : manque de transparence sur certains contrats europĂ©ens, dĂ©cisions prises dans l’urgence sanitaire, enquĂȘtes en cours sur la gouvernance de l’aide.

Lorsque les donneurs de leçons ne parviennent pas eux-mĂȘmes Ă  ĂȘtre exemplaires, la confiance globale dans l’architecture de soutien Ă  l’Ukraine se fragilise.


Ces éléments ne constituent pas une preuve directe contre Zelensky.

Mais ils soulignent une rĂ©alitĂ© plus vaste : depuis dix ans, l’écosystĂšme politique entourant l’Ukraine - local et international - est marquĂ© par une densitĂ© de rĂ©seaux, d’influences et d’intĂ©rĂȘts qui rend la transparence presque impossible.



Quand le peuple dit non


Depuis le dĂ©but de la guerre, la plupart des mĂ©dias occidentaux ont adoptĂ© une lecture binaire du conflit, rĂ©duisant l’Ukraine au rĂŽle de victime parfaite et la Russie Ă  celui du mal absolu.


La nuance a disparu : peu ont rappelĂ© la rĂ©alitĂ© du Donbass depuis 2014, les engagements fragilisĂ©s de Minsk, ou mĂȘme l’ambiguĂŻtĂ© assumĂ©e de François Hollande et Angela Merkel lorsqu’ils ont reconnu que ces accords n’étaient qu’une maniĂšre de “gagner du temps pour armer l’Ukraine”.

Quant Ă  l’OTAN, il n’a jamais Ă©tĂ© exempt de gestes perçus comme provocateurs par Moscou, mĂȘme si cela ne justifie en rien l’invasion.


Ce climat d’unanimisme moral a parfois rendu impossible toute critique en Europe, comme si l’exigence de vĂ©ritĂ© devait s’effacer derriĂšre les nĂ©cessitĂ©s de la guerre.



Le rĂ©veil civique que l’Occident n’a pas vu


Pourtant, en Ukraine, le dĂ©bat existe : et il est mĂȘme plus vif qu’on ne l’imagine.

En juillet 2025, des milliers de citoyens - Ă©tudiants, vĂ©tĂ©rans, militants, figures de MaĂŻdan - ont manifestĂ© Ă  Kiev, Lviv, Odessa et Dnipro contre une loi votĂ©e en urgence qui affaiblissait l’indĂ©pendance du NABU et du SAPO, les deux agences clĂ©s de la lutte anticorruption.


La mobilisation fut l’une des plus importantes depuis le dĂ©but de la guerre.

Et elle a porté : le gouvernement a dû reculer et rétablir les garanties supprimées.

Cette opposition interne n’est ni pro-russe ni marginale : c’est la conscience ukrainienne elle-mĂȘme, exigeant que la victoire militaire n’autorise pas la dĂ©faite morale.

Une rĂ©alitĂ© que nos mĂ©dias prĂ©fĂšrent taire : elle complique un rĂ©cit trop confortable, celui oĂč le Bien et le Mal s’opposent sans nuance, sans histoire, sans responsabilitĂ© partagĂ©e.



Aider n’est pas contrîler

Mais ce faisant - en refusant de voir les nuances, les hĂ©sitations et les fautes de leurs propres alliĂ©s - ils risquent surtout de devenir complices d’un aveuglement collectif : celui qui prĂ©tend dĂ©fendre la transparence en fermant les yeux sur ses propres zones d’ombre.

Car l’opacitĂ© n’est pas seulement ukrainienne : elle est aussi occidentale.

Les États-Unis et l’Europe ont versĂ© plus de 180 milliards d’aides civiles et militaires. Les services d’audit amĂ©ricains admettent des lacunes de traçabilitĂ© : matĂ©riel difficile Ă  suivre, réévaluations successives, Ă©carts comptables de plusieurs milliards.

Aucune preuve de détournement massif, certes.

Mais une réalité : dans le chaos, la transparence devient une option.



Héros, juges et passions tristes


Faut-il pour autant y voir la main du prĂ©sident ? Aucune preuve ne l’indique... mais rien ne permet non plus d’écarter la question. Zelensky n’est pas directement mis en cause.

Mais ces affaires interrogent la qualitĂ© de son entourage, sa capacitĂ© Ă  distinguer loyautĂ© personnelle et responsabilitĂ© publique, et surtout la troublante indulgence dont il bĂ©nĂ©ficie Ă  l’étranger...


Un faisceau d’indices, quelques enregistrements, des millions dĂ©tournĂ©s : sous nos latitudes, cela a dĂ©jĂ  suffi Ă  condamner un ancien prĂ©sident : Nicolas Sarkozy.


Ici, les mĂȘmes qui rĂ©clamaient la sĂ©vĂ©ritĂ© trouvent soudain les indices fragiles.

Les passions tristes n’ont dĂ©cidĂ©ment pas le mĂȘme poids selon l’idĂ©ologie
 et selon le drapeau.



L’ombre du Bien


Il ne s’agit pas de relativiser la guerre ni de lĂ©gitimer l’envahisseur.

Mais de constater qu’une cause juste ne rend pas juste ceux qui la servent.

À force de confondre compassion et confiance, l’Occident se prive d’un regard critique pourtant indispensable.

Aucune cause n’est assez noble pour absoudre la faute.

Et si la guerre éclaire les héros, elle projette aussi leurs ombres.



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La guerre impose ses héros, mais elle brouille la morale.

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Peut-ĂȘtre ceci : qu’on ne lave jamais avec l’argent : on s’y salit toujours.

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