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Depardieu, Miller, quel Gérard hais-tu ?

Aldrine Autrumay

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Deux Gérard, deux affaires, deux poids. Quand Depardieu déclenche la tempête médiatique, Miller suscite à peine un murmure. Même stade judiciaire, réactions opposées : l’indignation n’est pas une règle, c’est un camp.

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Aldrine Autrumay

« Gérard Depardieu mis en examen pour viols » : le titre du Monde, le 23 décembre 2020, sonnait comme un coup de tonnerre. Trois colonnes pour annoncer que le “monstre sacré” n’était plus intouchable. Dans Libération, Laurent Joffrin signait un édito rageur : « Le monstre sacré est rattrapé par sa part d’ombre. » Dans L’Obs, on enterrait purement et simplement la légende : « Fin du mythe ».


Le choeur militant n’a pas tardé. En mars 2021, une tribune signée par une centaine de personnalités féministes paraissait dans Le Monde : « Non, Gérard Depardieu n’est pas au-dessus des lois. » On pouvait y lire : « L’admiration pour l’acteur ne doit pas justifier le silence face aux violences. » Sur France Inter, Léa Salamé tranchait : « On ne peut plus faire comme si de rien n’était. » Dans les cortèges de NousToutes, des pancartes proclamaient : « Justice pour les victimes, pas d’exception pour les stars. » Sandrine Rousseau déclarait à Elle : « C’est la preuve que plus personne n’est intouchable. »


La prudence ? Elle existait, mais reléguée en bas de page. La présomption d’innocence s’écrivait en italique, tandis que les gros titres servaient déjà de réquisitoire. Depardieu était jugé par la presse avant même que le juge ne statue.


Cinq ans plus tard, à procédure égale - garde à vue, réquisitions de mise en examen - c’est Gérard Miller qui se retrouve face aux juges. Il est intéressant d’observer la différence de traitement.


Gérard Miller, psychanalyste médiatique, proche soutien de Jean-Luc Mélenchon et cofondateur du Média, est placé en garde à vue. Deux jours plus tard, le parquet requiert sa mise en examen pour cinq viols (dont quatre sur mineures !) et deux agressions sexuelles. Vingt-sept plaignantes au total, selon Mediapart. Des faits aussi lourds, sinon plus, que ceux reprochés à Depardieu.


On se souvient de ces plateaux où Miller, la voix vibrante et le geste colérique, exigeait la démission de Gérald Darmanin, au nom d’une morale républicaine sans faille. La vertu tonnait, la rigueur s’imposait, l’indignation faisait spectacle (lien vers la video). Comme souvent, les plus sévères en apparence se révèlent, à l’épreuve des faits, les plus perverts... et si complaisants avec eux-mêmes.


Mais cette fois, les titres restent distants, polis : « Gérard Miller en garde à vue » (Figaro.fr), « Le parquet requiert sa mise en examen » (TF1Info). Pas d’ogre, pas de monstre, pas de mythe brisé. Les articles se veulent “factuels”, ponctués d’avertissements : « Il conteste les faits. » « Il bénéficie de la présomption d’innocence. » Une furtive évocation dans la matinale de France Info...


Pas de tribune dans Le Monde, pas de pétition de personnalités féministes, pas de cortège. Le silence est assourdissant. Une militante de NousToutes glisse en privé : « C’est compliqué. Il est de notre camp. » Sandrine Rousseau, interrogée par Elle, confesse : « J’ai envie de hurler, mais je me tais, parce que c’est trop proche, trop gênant. » Malaise plus que colère.

Depardieu a cristallisé l’indignation ; Miller suscite l’embarras. L’un est rangé à droite, caricature d’un patriarche tonitruant, cible idéale. L’autre, psychanalyste lacanien, familier des plateaux, figure respectée à gauche : soudain, les plumes tremblent.


Les journalistes n’y sont pas pour rien. Dans l’affaire Depardieu, les unes faisaient réquisitoire, les éditos tonnaient. Dans l’affaire Miller, elles récitent le code pénal d’une voix monocorde. Deux affaires, deux traitements, à procédure égale. Et l’on voit les mêmes inquisitrices empressées de France Télévisions, de Libération, du Monde ou de L’Obs soudain assoupies, comme sous hypnose. Hypnose collective ? Peut-être la marque de fabrique du psychanalyste...


Car enfin, n’est-ce pas la sexualité patriarcale elle-même qui serait, par essence, un « réel infect », comme diraient les héritiers de Freud ? Mais attention, nuance lacanienne oblige : la sexualité d’un Depardieu serait vulgaire, massive, bestiale : donc immédiatement condamnée. Celle d’un soixante-huitard de gauche, en revanche, serait subversive, libératrice, presque pédagogique. Un passage initiatique travesti en transgression philosophique. 


Ainsi, le patriarcat cinématographique incarne le “père tout-puissant” qu’il faut abattre. Tandis que le patriarcat intellectuel, lui, se rêve en psychanalyste libérateur, et s’offre le luxe de transformer les plaignantes en simples “signifiants flottants”. Dans cette lecture, les victimes deviennent un détail. Elles ne sont plus que “matériau clinique”.


L’historien Jean Garrigues le disait à propos de Depardieu : « Quand l’artiste devient symbole d’un système, chaque accusation prend valeur de procès collectif. » Pour Miller, le procès symbolique n’a pas eu lieu. Parce qu’il n’arrange pas le récit, parce qu’il ne cadre pas avec les indignations commodes.


La justice dira ce qu’il en est. Mais la justice médiatique, elle, a déjà tranché : l’indignation n’est pas universelle. Elle choisit ses cibles, ses symboles et ses camps.


Dis-moi qui est ton bourreau, je te dirai si tu es une victime.


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