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Sous le dôme, le silence

Igor Sifensarc

Un article de

Samedi 27 septembre 2025, sous le chapiteau du cirque Paul Busch à Bautzen (Saxe), une trapéziste de 27 ans, d’origine espagnole, chute d’environ cinq mètres au milieu d’un public familial. Les secours n’y pourront rien : décès sur place, enquête ouverte pour accident du travail, représentations annulées. La brutalité du réel fend l’illusion et rappelle la loi du métier : gravité, au sens propre.

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On fantasme volontiers un cirque romantique, nomade et fataliste. La réalité contemporaine est au cordeau : protocoles, répétitions, autocontrôles, culture de la prévention. La littérature scientifique est limpide : chez les artistes professionnels, on recense de l’ordre de 7,4 à 9,7 blessures pour 1 000 expositions (ou “artist-exposures”), un niveau comparable à bien des sports de contact, avec une majorité de lésions bénignes des tissus mous. Les chutes graves sont rares… mais non impossibles.


Cette professionnalisation s’est bâtie avec des outils spécifiques (consensus médicaux adaptés aux arts du cirque, suivi des commotions, retours d’expérience). Le cirque s’est doté jusqu’aux extensions de cadres olympiques pour bien nommer, mesurer, prévenir. Autrement dit : la poésie s’écrit au pluriel avec des check-lists.



Des précédents qui hantent la piste


Il serait malhonnête d’embellir. La communauté garde en mémoire Sarah Guillot-Guyard, disparue en 2013 lors de à Las Vegas, et Yann Arnaud en 2018 (VOLTA). Deux noms, deux enquêtes, et des troupes entières remises en cause pour mieux se hisser ensuite à un niveau d’exigence encore plus haut.



La culture populaire tient la piste


Le cinéma a souvent cadré le cirque : Freaks (1932) de Tod Browning, d’abord honni, devenu classique moderne ; Trapeze (1956), Burt Lancaster au bout des poignets ; Water for Elephants (2011) pour la nostalgie foraine ; The Greatest Showman (2017) qui fait virevolter Zendaya en aérienne pop. Ces titres ont bâti l’imaginaire collectif entre vertige, cabrioles et mélos.


En France, la télévision a longtemps fait entrer la sciure au salon : La Piste aux Étoiles (RTF/ORTF puis Antenne 2) a élevé des générations à la liturgie du “Monsieur Loyal” ; plus tard, Le plus grand cabaret du monde a remis, chaque samedi, les disciplines de piste en majesté. Mémoire vive d’un pays qui sait applaudir quand l’acrobate prend l’air.



De Léotard à aujourd’hui : le fil tendu


Le “trapèze volant” fut révélé à Paris, au Cirque Napoléon (futur Cirque d’Hiver), en 1859 par un Toulousain nommé Léotard. Un siècle et demi plus tard, le même mécanisme fascinant opère : un balancier, de la vitesse, un point de non-retour. La science aide, la musculation rassure, mais il demeure ce trou d’air où l’on choisit de lâcher... et d’attraper.



Où se former ?


En France, la formation au cirque s’organise autour de pôles reconnus. À Auch, CIRCa, pôle national, propose résidences, accompagnement et son festival du cirque actuel (voir aussi la fiche repère réalisée in situ par le GéOptimiste et son reportage vidéo). Le CNAC de Châlons-en-Champagne fait figure d’école supérieure de référence, tandis que l’Académie Fratellini à Saint-Denis délivre le DNSP d’artiste de cirque. À Toulouse, l’Ésacto’Lido forme de jeunes artistes dans un cursus diplômant. Au-delà des frontières, la FEDEC fédère un réseau de plus de 80 écoles dans une trentaine de pays, dont l’ESAC de Bruxelles, symbole d’un ancrage européen solide.



Les grands chapiteaux, d’hier et de maintenant


Le Cirque d’Hiver Bouglione à Paris demeure un totem de pierre (1852) ; Ringling Bros. a renaît aux États-Unis, sans animaux, recentré sur la prouesse humaine ; Cirque du Soleil continue d’imposer une grammaire mondiale de l’excellence, précisément parce que chaque accident y a réarmé la culture sécurité. La piste évolue, l’exploit reste.



Et maintenant, saluons


On aime croire que le cirque vainc la gravité ; en vérité, il compose avec elle, d’un doigté d’ingénieur et d’un cœur de poète. À Bautzen, la ligne de vie s’est rompue entre deux battements de cils. Son souvenir oblige : à la modestie, à la précision, à l’admiration. L’acrobate n’est pas téméraire : elle est exacte. C’est cette exactitude qui, la plupart du temps, protège... et qui, parfois, malgré tout, nous laisse sans voix.



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Attraper l’air, attraper l’âme
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Le vertige, loin d’être une simple sensation physiologique, est une obsession humaine. Chaque époque l’a habillé d’un costume différent, mais toujours avec le même frisson : l’attrait du vide, la beauté du geste suspendu, la peur qui devient extase. Le trapèze, en cela, n’est pas qu’un agrès : c’est une parabole.

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