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Spiruline : verte promesse ou illusion bleue ?

Aldrine Autrumay

Un article de

Elle ne pousse ni dans les prés ni sur les arbres. On ne la cueille pas à la main, mais on la récolte avec des filets très fins, dans des bassins chauffés à 35 degrés. La spiruline n’a rien de rustique, ni de familier. Et pourtant, elle s’invite dans nos assiettes avec la promesse d’une santé renforcée, d’une vitalité retrouvée, parfois même d’une silhouette affinée. Depuis quelques années, cette micro-algue fait figure d’élue dans l’univers incertain des super-aliments...

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En cette rentrée, elle trône même à la Foire de Châlons, au milieu des tracteurs, des élus en campagne et des bêtes à concours. Un drôle de destin pour cette poudre bleu-vert venue du fond des âges.



Une algue qui n’en est pas une


La spiruline n’est pas vraiment une algue, mais une cyanobactérie, vieille de plusieurs milliards d’années. Elle se développe naturellement dans des eaux chaudes, alcalines, riches en minéraux. On la trouve encore à l’état sauvage dans certains lacs d’Afrique, du Mexique ou d’Inde. Mais c’est désormais en bassins artisanaux qu’elle est majoritairement cultivée, y compris en France. On la brasse doucement, on la filtre, on la sèche à basse température, et on l’effrite en paillettes. C’est ce format-là, brut, qui conserve le mieux ses propriétés. On la dit écolo : faible consommation d’eau, pas de pesticide, peu de place. Une sorte d’aquaculture miniature pour monde en quête de solutions.



L’or vert des corps fatigués

Mais ce qui fascine, c’est surtout sa densité nutritionnelle. Protéines (jusqu’à 70 % de son poids sec), fer, bêta-carotène, vitamines B, antioxydants… La spiruline coche toutes les cases. Elle attire les sportifs, les végans, les fatigués chroniques et les adeptes du “bien manger”. On la saupoudre sur une salade, on l’intègre à un smoothie, ou on l’avale sous forme de comprimé. Certains vantent son rôle contre l’anémie, d’autres y voient un fortifiant général. Mais est-elle utile pour maigrir ? Pas directement. Elle n’est ni un brûle-graisse ni un coupe-faim, mais elle peut limiter les fringales grâce à sa richesse en protéines. Rien de miraculeux, mais parfois suffisant pour aider à retrouver un équilibre.



Detox et croyance


Et puis, il y a ce mot devenu rituel : détox. La spiruline serait bonne pour “nettoyer l’organisme”, “éliminer les toxines”. Une formule creuse ? Sans doute. Car le corps humain est doté de reins, d’un foie, d’un système lymphatique. Aucun besoin de poudre verte pour faire le ménage. Pourtant, l’idée plaît. Elle rassure. Une cure de spiruline, et l’on croit purifier ce que l’on ignore. Cela relève moins de la science que de la symbolique. On ne cherche pas la vérité biologique, mais un geste réparateur. Un acte de foi à avaler le matin à jeun.



Une micro-algue très politique


C’est peut-être pour cela que la spiruline plaît aussi aux politiques. À la Foire de Châlons, ils sont nombreux à venir en parler, ou à se faire photographier devant un sachet de paillettes locales. Ce n’est pas un hasard. La spiruline cristallise tout un discours de transition agricole : production durable, circuits courts, alimentation du futur. Elle offre un terrain de consensus facile, un produit qui sent la campagne et la science douce, l’écologie sans les angoisses. On s’extasie sur son potentiel pour nourrir les pays pauvres, ou les astronautes. Elle coche toutes les cases de l’époque. Et ça, c’est très rentable.



Ce que dit la science, vraiment


Alors, miracle ou poudre aux yeux ? La réponse est nuancée. Oui, la spiruline est très riche. Oui, elle peut améliorer certains paramètres de santé, notamment chez les personnes carencées. Oui, elle peut remplacer partiellement des sources animales. Mais non, elle ne soigne pas, elle ne fait pas maigrir, et elle ne remplace ni une alimentation variée, ni un mode de vie sain. Les études sérieuses sont rares, souvent menées sur de petits groupes, ou avec des biais méthodologiques. Quant aux effets detox, ils relèvent davantage du placebo que de la biochimie. Et attention : mal cultivée, elle peut contenir des métaux lourds ou des toxines.


Elle est belle, la spiruline. D’un vert profond, presque mystique. Elle incarne quelque chose de propre, de simple, de concentré. Et elle raconte beaucoup sur nous : notre fatigue, nos croyances, notre quête d’alternatives. Elle ne sauvera ni la planète ni la médecine, mais elle a le mérite d’exister. À nous de savoir si on l’avale par conviction, ou par mode. Et si, derrière ses promesses, il n’y aurait pas tout simplement… un goût d’époque.



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