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Théâtre marial et diplomatique

François Singer

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Ce 15 août, fête de l’Assomption pour les catholiques et de la Dormition pour les orthodoxes, célèbre Marie montant au ciel. Au même moment, à Anchorage, deux hommes se font face : Vladimir Poutine, orthodoxe revendiqué, et Donald Trump, protestant de circonstance. L’un et l’autre savent que cette rencontre pourrait relever de la rédemption ou du marché avec le diable...

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François Singer

Entre foi, superstition et calcul diplomatique, la date s’impose comme un signe que chacun interprète à sa façon.


Le 15 août, la tradition chrétienne célèbre l’Assomption. Dans les campagnes, c’est encore le jour où les cloches sonnent plus longtemps, où les processions s’étirent dans les ruelles, où l’on bénit les champs pour conjurer les orages de fin d’été. Dans les villes, l’Assomption a perdu ses foules mais garde un parfum d’élévation : Marie montant au ciel, corps et âme, comme un signe que la terre n’est pas le seul horizon.


En Orient, l’orthodoxie célèbre la Dormition de la Mère de Dieu, icône posée sur l’autel, encens qui monte comme une prière. Les sermons rappellent qu’elle est la “nouvelle Ève”, Eva Maria. Celle qui, par son acquiescement, a rouvert la porte du paradis fermée par la faute originelle. Deux rites, deux langues, mais la même trame : au cœur de l’été, on croit encore possible de changer le cours du monde.


Ce matin, à l’autre bout de la planète, un autre rituel se joue. À Anchorage, Alaska, deux hommes s’avancent. Donald Trump, protestant américain à la foi politique plus que mystique, et Vladimir Poutine, orthodoxe baptisé en cachette dans une URSS encore athée, qui porte en pendentif l’icône de Kazan. 


Ils ne viennent pas pour prier, mais l’instant a tout d’une liturgie : lieu clos, tension palpable, gestes millimétrés. L’un et l’autre savent que ce huis clos peut décider de la paix ou de la guerre, de la survie ou de l’effondrement d’un ordre mondial déjà vacillant. Ils sont seuls sur le parvis.


Derrière les portes, à distance calculée, attendent les autres : Volodymyr Zelensky, issu d’une famille juive ashkénaze, président d’un pays où certaines unités combattantes portent l’héritage controversé de l’ultranationalisme ; Emmanuel Macron, baptisé mais se déclarant résolument agnostique, figure d’une Europe laïque ; Giorgia Meloni, catholique affirmée ; Olaf Scholz, protestant discret ; Keir Starmer, anglican tiède. Un cortège hétéroclite, tenu à l’écart, condamné à regarder la scène sans y entrer. Ici, la procession est inversée : ce ne sont pas les fidèles qui mènent la marche vers l’autel, mais deux officiants qui décident seuls du rite et de ses effets.


L’Assomption promet la rencontre au ciel ; Anchorage, ce matin, n’offre que la distance sur terre. Les bancs sont pleins d’attente, mais les prières se mêlent aux calculs. Dans les coulisses, on récite un chapelet de clauses, on allume des bougies comme on signe des traités, on murmure des “si” et des “peut-être” qui ne sentent pas toujours l’encens. La confession n’est jamais publique : ici, on efface ses fautes dans la discrétion des accords secrets.


Le décor n’est pas choisi pour sa beauté : une base militaire, Anchorage, carrefour improbable entre Russie et Amérique, frontière de glace et de mer. Le froid dehors, la chaleur tendue dedans. Chaque phrase sera pesée comme dans un sermon où un mot de trop peut faire dévier la foi vers l’hérésie. Trump prêchera l’accord comme une victoire personnelle ; Poutine, comme une réaffirmation de souveraineté. Les fidèles, peuples et alliés, guetteront les signes : un geste, un silence, un regard.


À Fatima, il y a un siècle, la Vierge parlait de la Russie et de sa conversion comme condition de paix. Aujourd’hui, la Russie est au centre d’un monde qui doute encore que la paix soit possible. Le parallèle n’est pas parfait, mais il s’impose. Dans l’imaginaire religieux, Marie apparaît là où le monde chancelle. Dans l’imaginaire politique, les grandes rencontres arrivent quand les marges du désastre sont déjà franchies.


Alors, ce 15 août, la prière se double d’une crainte. Prier pour la paix, c’est admettre que la guerre est possible : et que les hommes, parfois, préfèrent le diable au ciel. Les bougies vacillent, l’encens se dissipe, et dehors, la procession continue, sans savoir si elle marche vers la lumière ou vers l’ombre. Anchorage ne promet pas l’élévation : seulement un fragile équilibre, comme une flamme qu’un souffle suffit à éteindre.


Peut-être que, dans quelques années, on se souviendra de ce 15 août comme d’une halte miraculeuse sur la route des désastres. On dira que deux hommes, si différents qu’ils semblaient irréconciliables, ont su voir plus loin que leurs victoires immédiates, et qu’ils ont fait taire, l’espace d’un instant, le grondement des canons. Ou bien, on n’en retiendra qu’une photo officielle, un communiqué vague et la rumeur d’un rendez-vous manqué.


Alors, on se rappellera que l’Assomption promet le ciel mais ne le garantit pas, et que la foi, qu’elle soit mariale ou diplomatique, n’existe qu’à travers l’attente. Ce matin, le monde entier se tient comme une nef silencieuse : à Anchorage, on ne verra peut-être pas Marie descendre, mais on verra deux hommes lever les yeux.


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