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Violences scolaires : la France à cran l'école à genoux

Irène Adler

Un article de

Hier à Nantes, une attaque au couteau. Il y avait eu une enseignante blessée à Muret. Un collégien arrêté avec un couteau à Argenteuil. Une élève hospitalisée après une rixe à Marseille. Ces faits récents, loin d’être isolés, s’inscrivent dans une tendance désormais bien documentée : la multiplication des violences en milieu scolaire. Mais si l’on regarde au-delà du fracas médiatique, une question plus sourde s’impose : ces violences sont-elles le fruit d’un climat social délétère, ou les symptômes d’une faillite éducative plus ancienne et plus profonde ?

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Irène Adler
Une réalité chiffrée, mais mal comprise


En 2023, plus de 400 000 incidents ont été signalés dans les établissements scolaires français, selon le ministère de l’Éducation nationale. Parmi eux, plus de 70 000 agressions physiques, dont une part croissante vise les enseignants eux-mêmes.


Les personnels évoquent une banalisation des insultes, une montée des comportements menaçants, et une impression partagée d’isolement. Si certaines zones REP ou REP+ concentrent les tensions, aucun territoire n’est totalement épargné.


Face à cela, l’État a multiplié les dispositifs : brigades de sécurité, renforcement de la surveillance, protocoles d’alerte, parfois jusqu’à envisager la présence policière dans les établissements. Mais les enseignants eux-mêmes restent sceptiques : « Nous sommes de plus en plus encadrés… mais de moins en moins soutenus. »



Un phénomène européen ? Pas tout à fait.


Si l’on compare les chiffres européens, la France fait figure d’exception, ou du moins de terrain sensible. L’Allemagne ou la Suède, malgré des tensions similaires, ont conservé une culture du dialogue structuré et une médiation scolaire institutionnalisée. En Espagne, certains collèges misent sur des dispositifs intégrés de coéducation famille-enseignants.


Mais chez nous, la réponse semble osciller entre la judiciarisation (plainte, exclusion, conseil de discipline) et la déresponsabilisation générale. L’élève est vu tour à tour comme un mineur dangereux ou comme un être fragile à protéger — jamais comme un sujet éducable.



Et si la violence ne venait pas de l’école, mais de la maison ?


C’est ici que le débat bascule. Car derrière chaque enfant violent, il y a une éducation — ou une absence d’éducation. Et s’il est aujourd’hui politiquement correct de parler de "cadre bienveillant", il est devenu presque subversif de parler de morale.


Les enseignants en témoignent : certains élèves arrivent à l’école sans aucune notion du respect, de la limite, ni de ce qu’implique l’altérité. L’école devient alors le premier lieu de confrontation à la règle… mais elle n’en a ni les outils, ni la légitimité.



L’effondrement silencieux des repères éducatifs


Ce malaise ne date pas d’hier. Depuis les années 70, la transmission de normes, de valeurs et d’autorité a été progressivement remise en question. Inspirée de courants post-soixante-huitards, l’idée que l’enfant devait "s’épanouir sans contrainte" a souvent mené à un relativisme éducatif : tout se vaut, tout s’expérimente, rien ne s’impose.


Mais cette liberté sans cadre a parfois engendré un vide moral, dans lequel la violence s’installe. Faute de frontières claires, l’enfant teste, défie, impose. Et sans relais cohérent entre la maison et l’école, l’autorité devient une figure abstraite, impersonnelle, voire hostile.



Rétablir une continuité éducative, sans nostalgie ni angélisme


Le remède n’est pas simple. Il ne s’agit pas de revenir à une éducation autoritaire ou punitive. Mais peut-être de réconcilier autorité et transmission, cadre et bienveillance, exigence et confiance.


Cela suppose une alliance nouvelle entre les parents et l’école, un langage commun, et surtout le courage de nommer à nouveau des repères partagés. Respect, effort, responsabilité, écoute : des mots simples, mais longtemps tus.



L'école seule ne peut pas tout


Les violences scolaires ne sont pas qu’un problème d’alarme ou de surveillance. Elles sont le révélateur d’une fragilité éducative collective. L’école est en première ligne, mais elle ne peut pas remplacer ce que la société n’ose plus transmettre.


Peut-être faut-il arrêter d’exiger qu’elle compense tout. Et commencer, ailleurs, à réapprendre à éduquer.

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